Les barras colombiennes de nouveau dans la rue

Le contexte social explosif de fin 2019 n’a pas été éteint par le coronavirus. Dans la rue, plusieurs barras bravas assurent la solidarité de base envers les plus démunis.

Comme presque tous les pays, la Colombie n’échappe pas à la propagation de l’épidémie de Covid-19. Le gouvernement avait promis des fonds pour venir en aide aux plus pauvres, et ce dès le début de l’épidémie afin que les plus précaires ne soient pas obligés de sortir de chez eux pour travailler. Un mois après le début du confinement les aides se font toujours attendre et les quartiers les plus pauvres sont aux bord de l’explosion.

Trois jours de protestations et des blessés

Des manifestations ont commencé le 14 avril dans le quartier de Ciudad Bolivar, un des plus pauvres de la capitale, où se concentrent près d’un million de personnes dont 49% vivent de petits boulots journaliers. Sous couvert de protéger les petits commerces d’éventuels pillages, la maire de la capitale, Claudia Lopez répondra en envoyant la police.

Les distributions d’aide tournent à l’affrontement. D’après les témoignages de gens du quartier, un homme a été blessé par un tir de pistolet à bout portant, il est entre la vie et la mort dans un hôpital de la capitale, une femme enceinte a quand à elle reçu des décharges de taser alors qu’elle empoignait un membre des forces de l’ordre.

Face au manque du gouvernement la solidarité s’organise

Depuis le début du confinement, des barras bravas s’organisent pour apporter aide et assistance aux quartier les plus défavorisés. Que ce soit du côté des Millonarios ou de Sante fé, la résistance s’organise : collecte de nourriture, distribution de paniers alimentaires, de vêtements. Et d’autres s’occupent des animaux abandonnés qui souffrent aussi du confinement. Les Comandos Azules et La Guardia AlbiRoja Sur se montrent les plus actifs, tout comme Blue Rain, Mi Barrio es Azul et el Colectivo Fútbola.

Ces actes de solidarité ne sont pas nés de l’épidémie, comme l’explique Julián Mora, des Comandos Azules : « C’est une chose que l’on faisait déjà avant la pandémie et que l’on appelait “la sopa futbolera”. L’idée a été de la réactiver en ce moment de crise et de l’élargir à plusieurs districts de la ville. »

Présent dans les rues lors des manifestations contre le gouvernement en 2019, une fois de plus les barras bravas colombienne montre leur implication dans les mouvement sociaux.

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