L’extrême-droite veut expulser les Indar Gorri des tribunes d’El Sadar

A l’approche des élections municipales en Espagne, certains candidats ne reculent devant rien pour faire parler d’eux et gratter quelques voix. La candidate d’extrême-droite a annoncé son projet d’interdire aux ultras d’Osasuna l’accès à leur stade.

Bien malgré eux, les Indar Gorri ont fait irruption dans la campagne électorale pour la mairie de Pampelune. Le groupe formé en 1987 sert de joker à María Estévez, candidate de Vox, formation d’extrême-droite qui pense faire une percée en promettant de faire en sorte de les chasser du stade El Sadar. “Ils salissent le nom de la ville en faisant l’apologie du terrorisme“, dit-elle.

Les ultras d’Osasuna, connus pour leur idéologie antifasciste et leur proximité avec la gauche abertzale, sont une cible de choix pour Estévez. A l’occasion de la finale de Copa del Rey jouée à Séville, les Indar Gorri ont choqué bourgeois et nationalistes espagnols par leur slogan revendiquant l’amnistie pour les prisonniers de l’ETA, ou encore insultant l’Espagne et sa sélection: “Puta España y puta Selección”.

Dans la dernière ligne droite des élections qui auront lieu le 28 mai, l’extrême-droite cherche à capitaliser sur la peur du rouge. “Ils ne représentent pas Osasuna ni les Navarrais“. Ne renonçant à aucune grosse ficelle, María Estévez se retranche également dernière l’apolitisme légendaire du football, à la manière de tous les politiciens qui cherchent à l’instrumentaliser. Une couverture parfaite pour les fascistes des quatre coins de l’Europe qui cherchent à s’y faire une petite place.

Dans le viseur des autorités et des fascistes

La candidate de Vox s’est aussi affichée sur les réseaux sociaux avec un maillot de de Chimy Ávila. Un choix qui ne laisse rien au hasard. L’attaquant argentin du club avait été contraint sous la pression des Indar Gorri de s’excuser publiquement après avoir posté sur les réseaux sociaux une photo de lui avec un tee-shirt à l’effigie de Santiago Abascal, leader de Vox. Le parti nationaliste espagnol reste faible dans la région, mais les derniers sondages prédisent qu’il pourrait gagner 2 ou 3 sièges et faire son entrée au conseil municipal de Pampelune.

Les Indar Gorri sont un des groupes majeurs du football ibérique et font partie de la petite galaxie de groupes antifascistes. Ennemis jurés des néo-fascistes du Ligallo Fondo Norte de Saragosse ou des Ultras Sur du Real Madrid, les Indar Gorri sont aussi dans le viseur des autorités et de la Commission “Antiviolencia” notamment pour avoir sorti en tribune des drapeaux basques et d’autres symboles indépendantistes. L’extrême-droite n’est pas seule à vouloir leur peau, mais il est peu probable que María Estévez parvienne à ses fins.

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*