En retirant de l’ordre du jour de sa prochaine assemblée générale extraordinaire (prévue le 29 novembre prochain) la question de l’arrivée des Sociétés Anonymes Sportives, le Comité Exécutif de la Fédération Argentine de Football (AFA) a mis un premier coup d’arrêt à une offensive principalement portée par le président de la Nation argentine, Mauricio Macri, par l’entremise du club dont il a longtemps été président, le CA Boca Junior. C’était sans compter sur le rejet massif de cette proposition par les autres clubs.
Cette proposition, qui vise à transformer les clubs en entreprises, est une fixette de Macri depuis la fin des années 90, du temps où il était à la tête de Boca Junior. Il avait déjà été mis en minorité en 99. Lui seul vota sa proposition. Les autres clubs opposent à Macri le rôle social des clubs argentins, qui sont jusqu’à aujourd’hui la propriété de leurs socios. Matías Lammens, président de San Lorenzo, est monté au créneau déclarant: “Dans un pays avec la fragilité sociale de l’Argentine, où 4 enfants sur 10 sont pauvres, l’Etat devrait aider les clubs. Au lieu de les asphyxier avec des factures impayables, ou de les tranformer en business, il faut les protéger pour qu’ils continuent de remplir leur rôle social“.
Satisfaits, à l’exception notable de Daniel Angelici (président de Boca Junior), les différents responsables des autres clubs savent que la victoire est temporaire. Les partisans de la transformation des clubs en sociétés anonymes sportives prévoiraient de revenir à la charge dans quelques mois en appelant à une nouvelle assemblée extraordinaire. Ils oeuvrent en coulisse pour que le vote ait lieu à bulletin secret, persuadés que ça changerait la configuration.
Du côté de la Coordinadora de Hinchas (Coordination des Supporters), qui réunit des supporters de tout le pays en lutte contre le projet des sociétés anonymes sportives, même son de cloche: “Pour nous, c’est le résultat de la lutte que nous avons initié. Nous savons ce qui était en jeu et de notre position de supporter, de socio, de dirigeant ou de journaliste, nous avons été à la hauteur et allons continuer à l’être. Notre identité, nos quartiers, nos couleurs et notre culture ne sont pas à vendre“.
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