La charge des Green Angels de Saint-Étienne après les violences policières subies à Dunkerque

En déplacement à Dunkerque le 6 décembre dernier, des membres des Green Angels (GA92) ont été pris pour cibles par la police, sans raison apparente. Dans un communiqué, ils dénoncent de graves violences.

Les faits se sont déroulés sur le parking du stade Marcel-Tribut où étaient garés leurs bus stéphanois, à l’issue du match perdu par les Verts (1-0). Alors que la situation était calme et “qu’aucun supporter ne leur était hostile”, les forces de l’ordre ont, semble-t-il, reçu l’ordre de charger. Publié quatre jours après les faits, le communiqué des Green Angels dénonce “une violence aveugle et d’une intensité exceptionnelle de la part des forces de l’ordre”: coups de matraque à hauteur de tête, tirs de flash-ball à bout portant, et gazage de supporters et supportrices.

Ce “déchaînement de pratiques illégales et dangereuses” a fait une vingtaine de blessés dans les rangs des ultras. “Fractures, commotions cérébrales, ulcère à l’œil ou encore plaies béantes ont été constatées” par les services d’urgence médicale. Un supporter a été atteint plus gravement, victime d’une hémorragie interne au niveau rénal suite à un tir de LBD, et diagnostiqué d’un pneumothorax. Quatre jours après les faits, il était toujours hospitalisé dans la région de Dunkerque.

Des “hooligans” en uniforme

“Nous ne sommes pas de nature à pleurer sur notre sort. Nous sommes loin d’être parfaits mais quand nous commettons une erreur, nous l’assumons. Ce soir-là, les hooligans n’avaient pas d’écharpe, mais un insigne tricolore, des casques et des matraques. Cet épisode rappelle toutes les violences et les mutilations que nous, supporters, subissons depuis trop d’années. Nous ne nous habituerons jamais au fait qu’il est possible chaque week-end de sortir d’un stade sans un œil, une main ou un bout de poumon.”

Les ultras stéphanois ne sont pas les premiers à subir telle brutalité de la part des forces de l’ordre. On se souvient des blessures invalidantes de Casti et Maxime Beux (respectivement ultras de Montpellier et Bastia), causées par les armes de la police. Que ce soit face à des manifestants anti-gouvernementaux, à des habitants de quartiers populaires ou au peuple des tribunes, le rôle de la police est de faire taire les voix revendicatives, par les coups comme par la peur. Ce qui s’est passé à Dunkerque n’en est qu’un énième exemple.

En attendant, les GA92 refusent justement la banalisation de ce genre d’évènements et se tiennent aux côtés de leurs membres. Comptant ne pas laisser cette agression impunie, ils annoncent mettre à disposition leurs moyens juridiques. “Nous refusons d’être les punching-balls du week-end de toute une profession. À Dunkerque ou ailleurs, le sentiment d’impunité dont bénéficient les policiers autour des matchs de football en France amènera un drame: celui-ci aurait pu arriver ce samedi sans une prise en charge rapide des pompiers.”

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