“Stop exploiting loyalty”: Les supporters anglais contre la hausse du prix des abonnements

La Premier League est connue pour ses prix indécents. Confrontés à augmentation générale des abonnements, les supporters se rebiffent. Derrière le slogan “Stop exploiting loyalty”, la Football Supporters Association (FSA) mène campagne.

Pour les deux dernières journées avant la trêve internationale de novembre, les groupes de supporters des clubs de Premier League sont appelés à se réunir avant les matchs pour exprimer leur colère. La campagne “Stop Exploiting Loyalty”, lancée par la FSA, prend de l’ampleur. Le mouvement qui se borne pour l’instant à alerter pourrait être amené à monter en puissance.

Il y a une dizaine d’années, l’organisation qui lutte pour maintenir un football abordable avait obtenu une pause dans la hausse des prix après des années d’inflation. Mais en face, l’ensemble des clubs de PL, à l’exception de Crystal Palace, ont décidé d’augmenter leurs prix. “Beaucoup trop de propriétaires et de dirigeants de clubs considèrent les spectateurs réguliers comme une ressource à épuiser plutôt qu’à valoriser”. Voilà qui pourrait bien creuser encore plus le fossé entre les fans et les patrons des clubs.

Pour Tom Greatex, dirigeant de la FSA, les clubs devraient plutôt protéger et récompenser la loyauté des supporters plutôt que de l’exploiter. “Les supporters ont l’impression que les clubs se soucient davantage d’attirer des visiteurs uniques qui paieront le prix fort pour un billet et dépenseront des fortunes dans la boutique du club, alors qu’ils devraient chercher à récompenser ceux qui vont au stade semaine après semaine, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent”.

Offensive sur les tarifs réduits

La hausse du prix des places en Premier League est évaluée à environ 7%. Un chiffre qui rend partiellement compte de l’ampleur des attaques ciblant les tarifs réduits habituels pour les jeunes et les retraités. Nottingham Forest a par exemple augmenté ses prix de 20% et changé les règles sur les billets pour les jeunes. Si bien qu’un jeune de 18 ans pourrait voir son abonnement passer de moins de £190 à £850. Le Nottingham Forest Supporters’ Trust parle d’augmentations “totalement disproportionnées”.

L’association Hammers United dénonce le chantage de West Ham qui, pour justifier son racket, soutient que si les fans ne paient pas plus, le club ne pourra plus être compétitif. Une pétition s’opposant à la hausse du prix des abonnements compte déjà plus de 20 000 signatures. Du côté de Tottenham, le groupe “Save Our Seniors” souligne que les 3 millions de livres sterling récupérés via la suppression des abonnements à tarif réduit correspondent au montant du bonus annuel du président Daniel Levy.

Les efforts sont toujours reportés sur les mêmes, dans une ligue déjà inaccessible aux franges précaires de la working class. Sur le podium de l’infamie, le club d’Aston Villa envisage lui de faire payer aux supporters handicapés jusqu’à 72 livres sterling la place. Dans un contexte, où le coût de la vie en général pèse de plus en plus lourd sur les couches populaires, le prix élevé des places reste le principal obstacle qui empêche les supporters de suivre leur équipe de cœur en PL.

Football moderne et vie chère

En plus du prix des places et des abonnements, les porte-feuilles des fans doivent aussi supporter les tarifs écrasants des consommations à l’intérieur des stades, sans parler des multiples abonnements télé nécessaires pour suivre une saison complète de Premier League. Ces augmentations injustes interviennent en plus dans un contexte où les recettes de la Premier League atteignent des sommets historiques, avec des droits de retransmission records.

L’argent récupéré par les clubs via l’augmentation des prix représente un gain qu’on pourrait presque qualifier de marginal. La FSA rappelle à ce titre que les clubs ne génèrent qu’entre 7 et 13% du total de leurs revenus lors des matchs. Ce qui s’exprime là, c’est la contradiction sociale inhérente du football moderne entre des dirigeants en recherche permanente d’optimisation de leurs recettes et des supporters considérés presque uniquement comme des clients bons qu’à passer à la caisse.

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