Le 2e tour de qualification de la Conference League 2022/23 voit déjà l’entrée en lice de plusieurs têtes d’affiche de la compétition. Candidats désignés à l’accession à la phase de groupes, ces cadors vont aussi devoir éviter les pièges.
Les 7 et 14 juillet dernier, 60 équipes issues des nations classées de la 29e à la 55e place au classement UEFA bataillaient pour obtenir leur ticket pour l’étape suivante de cette Conference League, la “C4” en abrégé, version 2022/23. Mis à part un premier écrémage, peu d’indications sont à tirer du 1er tour de qualification. Lors de la précédente édition, aucune des équipes entrées à ce stade de la compétition n’avaient atteint les groupes, et seuls KuPS (Finlande) et le MŠK Žilina (Slovaquie) étaient parvenus à se faufiler jusqu’aux barrages. C’est dire si la durée de vie pour les équipes engagées dès le 1er tour y est courte.
Les “gros bras” entrent en piste
Au rang des petites “surprises” de ce 1er tour, on relèvera la performance de l’équipe maltaise du Hamrun Spartans qui retrouvait l’Europe après 30 ans d’absence et qui a éliminé Alashkert, tout premier club arménien à participer à une phase de groupes la saison passée. L’élimination du Dinamo Tbilissi (vainqueur de la Coupe des Coupes en 1981) par les Estoniens de Paide Linnameeskond, celle de Banja Luka (Bosnie) par B36 Tórshavn (Iles Féroé) ou encore celle du CS Fola Esch (Luxembourg) par la SP Tre Fiori (Saint-Marin), sont également à souligner.
B36 Tórshavn et Tre Fiori se retrouveront d’ailleurs face à face au 2e tour. Là où entrent en lice les premières équipes reversées de Champions League (C1), mais surtout les clubs belges, hollandais, tchèques ou encore danois. Le FC Bâle, le Slavia Prague et les Young Boys de Berne, grands habitués des joutes européennes, afficheront les plus gros indices UEFA. L’AZ Alkmaar, le Sparta Prague, le PAOK Salonique, Brøndby, le Rapid Vienne, Molde ou encore le Royal Antwerp seront les autres gros bras de ce deuxième tour. Pour autant, les choses sérieuses ne commencent pas vraiment encore. Le tirage au sort a relativement épargné ces cadors qui devront toutefois rester sur leurs gardes.
Le rendez-vous des outsiders
La saison passée, le 2e tour avait failli être fatal à au Feyenoord, malmené par le KF Drita. Virtuellement éliminé à 25 minutes de la fin, le futur finaliste de l’épreuve avait réussi à renverser la situation. Encore présent cette saison, le vice-champion du Kosovo va essayer de créer la sensation face au Royal Antwerp qui est prévenu. Auteurs de beaux parcours lors de la précédente édition, le Velež Mostar (Bosnie) – qui devra malgré tout digérer le départ de son coach Feđa Dudić – et le Raków Częstochowa (Pologne) vont aussi être attendus, et rêvent de réaliser l’exploit d’atteindre les groupes. Ils devront d’abord se débarrasser du Hamrun Spartans (Malte) – tombeur d’Alashkert au 1er tour – et d’Astana (Kazakhstan), mais ce sont des outsiders crédibles.
Parmi les “gros” de ce 2e tour, le Sparta Prague est celui qui a hérité du tirage le moins abordable avec les Norvégiens du Viking FK qui sont déjà à la moitié de leur championnat. Monument du football tchèque, le Sparta sort d’une saison décevante ponctuée d’un changement de coach avec l’arrivée du Danois Brian Priske sur le banc. Le club a aussi perdu son principal atout offensif avec le départ d’Adam Hložek au Bayer Leverkusen, numériquement remplacé par Jan Kuchta (arrivé en prêt du Lokomotiv Moscou). Actuel 3e de son championnat, le Viking FK, coaché par le binôme Morten Jensen/Bjarte Lunde Aarsheim, avance avec plus de certitudes collectives que son adversaire, même si le danger principal vient de la star de l’équipe, Veton Berisha. Les voir sortir le Sparta serait une demi-surprise.
Affiches musclées en vue au 3e tour
Sans passe-droits ni qualifications directes pour les phases de groupe, des trois compétitions européennes de l’UEFA, c’est paradoxalement la plus modique qui présente le plus d’enjeu au moment des tours qualificatifs. Avec 22 tickets pour la phase groupe, les tours qualificatifs de C4 seront encore relativement ouverts, même si pas moins de 166 équipes vont tenter de se les arracher. Il subsiste quelques “privilèges” liés aux indices UEFA. Certaines équipes devront passer quatre tours éliminatoires pour y arriver, et d’autres un seul.
Il faudra quand même attendre le tour suivant pour voir ce début de C4 se pimenter un peu plus. Le tirage anticipé du 3e tour, réalisé le 18 juillet à Nyon, laisse entrevoir quelques confrontations intéressantes. Potentiellement au menu: Dundee Utd – AZ Alkmaar, PAOK – Velež mais surtout Brøndby – FC Bâle et Slavia Prague – Panathinaïkós. Des affiches – sous réserve des résultats du 2e tour – qui promettent aussi d’envoyer du lourd dans les tribunes et même aux abords. A l’image de celle des fans du PAOK, la réputation des supporters de ces équipes à travers l’Europe n’est plus à faire, pour le meilleur et parfois le pire.
La “Voie des champions”, le chemin providentiel
Il faudra aussi faire avec la majorité des éliminés de Champions League (C1) qui, via la “voie des champions”, se voient offrir une deuxième chance, voire même une troisième quand ils sont passés entre-temps par l’Europa League (C3), et la prolongation de revenus qui va avec. La saison passée, la C4 avait permis à huit clubs de participer pour la première fois de leur histoire à une phase de groupes. Six de ces huit clubs étaient passés par la “Voie des Champions”, réservée aux équipes éliminées de la Champions League. Trois étaient même devenus les tout premiers clubs de leur pays à atteindre ce stade: Lincoln Red Imps (Gibraltar), le Flora Tallinn (Estonie) et Alashkert (Arménie).
Objectif purement clientéliste poursuivi par Aleksandr Ceferin, mais qui permet d’étendre le panel d’équipes et de nations représentées en phase de groupes. A ce petit jeu le champion des Îles Féroé, le KÍ Klaksvík, ou celui d’Islande, le Víkingur Reykjavik, peuvent rêver. Cinq tickets (sur 22) seront délivrés via cette “voie des champions”. Le CFR Cluj et le Lech Poznan devraient pouvoir en profiter. C’est le lot de cette compétition qui a été réfléchie comme une consolante par le président de l’UEFA. Mais il ne faut pas oublier que c’est aussi comme ça que l’Europe du football a pu découvrir la saison passée le phénomène Bodø/Glimt. Qui pour lui succéder au titre de révélation de cette nouvelle édition? A défaut d’être une équipe sympathique, le Zrinjski Mostar a ce profil.
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