A 23 ans, plus de 80 matchs en Serie D et une vingtaine de Serie C au compteur, Mattia Lucarelli a répondu à l’appel de l’US Livourne. Un rêve de gosse et la prolongation d’une histoire familiale puisqu’on son père Cristiano est une légende du club.
On jouait la 14e minute sous la pluie toscane, trouvé dans la surface après une ouverture parfaite de Lo Faso, Mattia Lucarelli a battu le gardien adverse d’une frappe tendue du gauche au premier poteau. Remontant ensuite tout le terrain pour aller fêter son but avec les ultras de la Curva Nord Fabio Bettinetti. “Mon cerveau s’est déconnecté“, a-t-il déclaré après le match. Seravezza n’est pas l’adversaire le plus clinquant, mais peu importe. Quand on s’appelle Lucarelli, marquer un but avec le maillot de Livourne sur le dos a forcément une saveur particulière.
Après son oncle Alessandro et surtout son père Cristiano, Mattia est devenu le troisième Lucarelli à marquer pour Livourne. 4521 jours se sont écoulés depuis le dernier but de son paternel, le 9 mai 2010 à Armando-Picchi face à la Lazio. Forcément un petit événement. Présent dans les tribunes pour le premier but de son fiston avec le maillot amaranto, Cristiano Lucarelli l’a félicité sur Instagram avec un message sans effusion de sentiments: “Bravo Mattia, jouer à Livourne, ce n’est pas jouer comme quelqu’un qui gagne à chaque coup, mais c’est jouer comme quelqu’un qui n’abandonne jamais!”
Le poing levé, comme son père
Mattia a reçu la mentalité livournaise en héritage, et la combativité du garçon fait déjà l’unanimité au sein de ce collectif qui compte déjà trois victoires lors des quatre premières journées. Arrivé en Serie D après que la justice sportive ait disqualifié l’ASD Figline, l’US Livourne montre un visage qui ravit ses supporters. Un lien entre les tribunes et le terrain qui reste fort, dans cette ville portuaire où on a coutume d’être fier de ses origines ouvrières, quelque soit la division.
“Mon rêve était de marquer directement devant la Curva Nord“, a expliqué le jeune défenseur au média Livorno Today à l’issue du match. Avant de s’amuser de sa course effrénée vers le virage. “Si je ne l’avais pas faite, je n’aurais peut-être pas eu de crampes, mais ce n’est pas grave.” Forcément questionné sur son père, présent en tribunes, Mattia a répondu qu’il l’avait senti mesuré. “Je pense qu’il avait peur d’être ému devant tout le monde. Il m’a dit que nous parlerons à la maison: ce sera sûrement, le connaissant, plus des critiques que des louanges. Mais je sais pourquoi il le fait et ça me va“.
Son but, Mattia l’a célébré poing levé comme son père, sympathisant communiste et véritable icône populaire, avait coutume de le faire. Son nom aurait pu être lourd à porter, mais il en fait une force. Et il espère bien ne pas être le dernier de l’histoire familiale à défendre les couleurs de sa ville adorée. “Peut-être que mon fils jouera aussi pour Livourne…“. Les Lucarelli ont Livourne dans les veines.
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