Les Riazor Blues, ultras antifascistes du Deportivo La Corogne, ont annoncé via un communiqué qu’ils n’assisteront pas au match amical de leur équipe face au Metalist Kharkiv, pour dénoncer la “solidarité sélective” de leur club et de la municipalité.
A l’occasion de la 77e édition du Trophée Teresa Herrera, le Deportivo La Corogne – qui évolue actuellement en 3e division espagnole – recevra l’équipe ukrainienne du Metalist Kharkiv ce samedi 13 août à 20h30. Une rencontre que le club et la municipalité galicienne ont voulu sous le signe de la solidarité avec l’Ukraine, secouée par la guerre avec la Russie de Poutine.
La promotion d’un “lien hypocrite”
Un choix qui n’est pas du goût des Riazor Blues. “Notre stade recevra la visite d’une équipe dont les supporters sont connus pour leurs affinités néo-nazies, avec des groupes paramilitaires qui participent activement au Bataillon Azov. Pour cette raison, en signe de protestation, NOUS N’ENTRERONS PAS au Riazor“, ont-ils annoncé dans un communiqué arborant le ruban de Saint-Georges (symbole de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne hitlérienne), barré du titre “Non Passarán”, en galicien.
Le Bataillon Azov serait effectivement né en 2014 à partir d’un noyau de supporters radicaux du Metalist, la Sect 82, en réaction à l’activité des séparatistes “pro-russes” à Kharkiv. A l’origine, les supporters du Metalist étaient plutôt “tournés” vers la Russie et affichaient une amitié historique avec les hooligans du Spartak Moscou. Mais ils ont rejoint le pacte d’unité nationaliste des ultras ukrainiens au plus fort de la révolte d’Euromaïdan.
Si les ultras du Depor partagent leur compassion pour les civils “obligés de fuir leur terre“, pour eux, ce match promeut “un lien hypocrite avec la population ukrainienne“. Ils dénoncent une solidarité à géométrie variable de la part des dirigeants du club et des élus locaux, beaucoup moins alertes pour les autres victimes des guerres aux quatre coins de la planète. Et derrière cette initiative, les Riazor Blues voient un appui à peine masqué au régime ukrainien qui a commis son lot “de massacres et d’atrocités depuis 2014“.
Dans la lignée de nombreux antifascistes espagnols
Une référence explicite à la guerre commencée dans le Donbass en mai 2014 suite à la proclamation des dites “républiques populaires” de Donetsk et Louhansk, entités “pro-russes” à l’est de l’Ukraine. “Pour notre part, nous n’oublions pas les victimes du Donbass et affirmons une fois encore notre solidarité antifasciste avec ce territoire“, écrivent les Riazor Blues. Une position qui peut surprendre vu de France mais sur laquelle est alignée la majorités des ultras antifascistes de la péninsule ibérique, comme les Bukaneros (Rayo Vallecano), les Iraultza 1921 (Alavés) ou encore Herri Norte Taldea (Bilbao).
Les Riazor Blues considèrent le choix de reverser les fonds récoltés à l’association AGA-Ucraina comme une “véritable honte” et déplorent que les organisateurs “ne profitent pas de ce trophée pour permettre une coopération économique avec les villes galiciennes les plus touchées par les incendies.”
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