Réouverture de l’enquête sur la mort de Jimmy des Riazor Blues du Deportivo La Corogne

La Justice espagnole a décidé suite à l’apparition de « nouveaux éléments » de rouvrir l’enquête sur la mort de Francisco Javier Romero Taboada dit “Jimmy”, ultra du Depor, le 30 novembre 2014 à Madrid, après des affrontements avec des membres du Frente Atlético.

En juin 2018, après trois ans et demi d’enquête, et plusieurs rebondissements, le juge d’instruction de la Chambre n°20 concluait que, faute de preuves, personne n’allait être jugé pour la mort de Jimmy. Une décision qui remuait le couteau dans la plaie de ses proches qui, comme l’association « Sempre Con Nόs », ont toujours pensé que le juge d’instruction avait fait preuve de complaisance vis à vis des membres du Frente Atlético impliqués. Un groupe de supporters connu pour ses sympathies fascistes, et déjà à l’origine de l’assassinat d’Aitor Zabaleta, supporter de la Real Sociedad, poignardé en 1998 à proximité du stade Vicente-Calderon.

Nouveau témoin

Suite à la mort de Jimmy, quatre membres du Frente Atlético, et principaux suspects, ont effectué jusqu’à six mois de détention provisoire. Une accusation reposant sur un témoignage considéré dès le début pas assez fiable ni assez crédible par le juge d’instruction. Ceci avait conduit à une première ordonnance de non-lieu provisoire en décembre 2016, suivie d’une première réouverture par la Cour en juin 2017, demandant au juge d’instruction de procéder à de nouvelles vérifications, pour finalement atteindre les mêmes conclusions donc, en juin 2018.

L’affaire Jimmy, le “Caso Jimmy” comme on l’appelle en Espagne, en était donc resté à ce stade jusqu’à l’annonce de cette nouvelle réouverture de l’enquête par le tribunal de Madrid qui porte sur un acte de procédure unique, à savoir l’audition d’un nouveau témoin qui dit avoir entendu une personne s’en vanter d’être un des responsables de la mort de Jimmy.

Toujours 82 supporters en attente de jugement pour la rixe

En parallèle de l’accusation d’homicide, 82 supporters des deux groupes confondus sont toujours en attente d’être jugés pour troubles à l’ordre public, « discrimination idéologique », coups et blessures ou encore détention d’arme. Tous en lien avec la rixe au cours de laquelle Jimmy a été jeté dans le rio Manzanares, et est mort des suites de ses multiples blessures. Ils encourent jusqu’à 2 ans et demi de prison, assortis d’une interdiction de stade, dans une procédure où la Ligue professionnelle de football s’est portée partie civile. Reflet d’une instruction menée de sorte à renvoyer dos à dos les protagonistes de la rixe entre les Riazor Blues, qui ont toujours assumé leur engagement antifasciste, et le Frente Atlético, coupables d’une volonté mutuelle d’en découdre au nom de leur antagonisme politique, selon les juges.

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