Sulaiman al-Obeid, le “Pelé palestinien” abattu par l’armée israélienne

L’annonce par la Fédération Palestinienne de Football (PFA) de la mort de Suleiman al-Obeid à Gaza, a été massivement relayée par les médias internationaux. Surnommé le “Pelé palestinien”, il a été tué par l’armée israélienne sur un point de ravitaillement humanitaire.

C’est désormais une scène classique qui s’ajoute à l’horreur du génocide en cours dans la bande de Gaza: des civils palestiniens, qui attendent une aide humanitaire distribuée au compte-goutte, se font tirer dessus par les soldats israéliens. On estime à plus de 1 300 le nombre de Palestiniens tués aux abords des points de distribution, dont la logistique est gérée par la Gaza Humanitarian Foundation, organisation sous contrôle israélo-américain.

C’est comme ça que l’ex-footballeur Suleiman al-Obeid, âgé de 41 ans, a été abattu. Son nom s’ajoute à la longue liste des footballeurs palestiniens assassinés ou morts de faim. Il sont plus de 420 à avoir été avoir perdu la vie, dont un quart d’enfants. Et plus de 660 sportifs depuis le début des massacres.

La PFA a rendu hommage au buteur prolifique qui compte plus de 100 buts en carrière, “faisant de lui l’une des plus grandes stars du football palestinien”. Gazaoui de naissance, Suleiman a commencé sa carrière au Khadamat al-Shati, avant de partir jouer en Cisjordanie occupée au Markaz Shabab al-Am’ari, puis au Gaza Sport. Il s’est affirmé comme un des cadres de la sélection palestinienne entre 2007 et 2013, dans les conditions de l’oppression coloniale qu’on connaît.

Il a porté le maillot de la sélection à 24 reprises, inscrivant deux buts. Les médias rappelle notamment son “magnifique retourné acrobatique contre le Yémen au championnat de la Fédération ouest-asiatique de football en 2010”. Considéré comme un des joueurs les plus talentueux de sa génération, ce statut lui a valu le surnom de “Pelé palestinien”.

La PFA alerte depuis longtemps les instances, à commencer par la situation dans les territoires occupés illégalement en Cisjordanie. La fédération israélienne (IFA) y a officiellement reconnu plusieurs clubs, enfreignant l’article 72 des statuts de la FIFA selon lequel “les associations membres et leurs clubs ne sont pas habilitées à jouer sur le territoire d’une autre association membre sans l’accord de celle-ci”. L’IFA jouit d’une impunité valant complicité avec l’apartheid et la colonisation.

La FIFA et l’UEFA auraient donc déjà dû, depuis un moment, prendre la décision de l’exclure de toutes les compétitions depuis bien longtemps. Elles préfèrent fermer les yeux sur ce génocide qui a déjà fait 62 000 morts, plus de 155 000 blessés et une population en proie à la famine, plutôt que d’exclure la fédération et les clubs israéliens. La pression doit continuer.

Édito n°74

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