Militant anarchiste connu, Nikos Romanos a été arrêté le 18 novembre à Athènes dans le cadre de l’affaire de l’appartement d’Ampelokipi. C’est un cas d’école de criminalisation des milieux révolutionnaires, alimenté par un traitement médiatique anxiogène et à charge. Les supporters de plusieurs clubs ont exprimé leur solidarité.
Le 31 octobre dernier, une explosion dans un appartement à Athènes provoque la mort de Kyriakos Xymitiris, un militant anarchiste. Une de ses camarades, grièvement blessée, sera transférée quinze jours plus tard à la prison de Korydallos. Plusieurs anarchistes athéniens seront arrêtés dans la foulée et inculpés sous le régime antiterroriste de la “loi 187A” pour “formation et participation à une organisation terroriste”. Cet arsenal judiciaire sert à fabriquer une culpabilité préventive, même sans preuve réelles.
Pris dans les filets de ce type de procédure inique où “chacun est coupable jusqu’à preuve de son innocence”, Nikos Romanos est lui inculpé pour la seule raison qu’une de ses empreintes digitales a été retrouvée sur un sac poubelle, sur le lieu de l’accident. “Une accusation sans fondement, exagérée et non corroborée”, écrit-il dans une lettre envoyée depuis la prison de Korydallos.
En réaction, les Warriors 1981 du Panetolikos, club de la ville d’Agrinio, ont organisé un tifo avec des sacs poubelle. “Nous avons décidé de laisser nos empreintes sur des sacs en solidarité avec Nikos Romanos. Nous sommes tous coupables, nous demandons notre détention immédiate”, ont-ils publié sur les réseaux sociaux.
Toujours sur cette questions des empreintes et du manque de fiabilité de cet élément, la Super 3 d’Aris a déployé une banderole avec le message suivant: “Si vous cherchez, vous les trouverez sur le pistolet de Korkoneas”, du nom du flic qui abattu le jeunes Alexis Grigoropoulos le 6 décembre 2008, en plein cœur d’Exarchia, sous les yeux de Nikos. Quelques jours après l’arrestation de Nikos Romanos ont lieu dans toute la Grèce les traditionnelles manifestations en mémoire de son ami Alexis.
Des supporters antifascistes du Panathinaikos, membres de l’hétéroclite Gate 13, ont également tenu à exprimer leur soutien à Nikos Romanos et à réclamer sa libération immédiate. Dans un communiqué détaillé, ils rappellent que, par le passé, “ces inculpations basées uniquement sur des empreintes digitales ou des mélanges de matériel génétique se sont souvent effondrées avec fracas”.
Une banderole a aussi marquée les esprit, au coin de la Gate 4 du PAOK lors de la réception de Kallithea. Celle-ci fait un parallèle avec le drame ferroviaire de Tempé, le 28 février 2023. D’autres banderoles ont été accrochées par les Fentagin 1980 (Atromitos), les Malavetas Ultras (Olympiakos Vólos), le Che Guevara Club (Panserraikos), de l’Asteras Exarchia ou du Proodeftiki “Ekriksi” Toumba (Thessalonique).
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