Le 1er août dernier à Vicenza, quelques activistes du centre social Bocciodromo et du collectif “Boschi che resistono” ont organisé un rassemblement symbolique devant le terrain des Ferrovieri, mis en vente à un prix exorbitant par la société de chemins de fer RFI.
“Nous voulons faire savoir que ce terrain appartient aux habitants, et nous n’accepterons pas une nouvelle opération spéculative”, ont expliqués les manifestants présents aux médias locaux. Une banderole “RFI sur le banc de touche, le quartier entre en jeu”, a été accrochée à l’extérieur du Campo dei Ferrovieri, situé via Corridoni.
Un rassemblement pour réclamer la réutilisation permanente du terrain, à des fins sociales et sportives. “Nous n’acceptons pas que RFI le vende comme terrain constructible: il a été créé pour le bien-être des habitant·e·s du quartier, et il doit le rester. Nous ne permettrons ni sa privatisation, ni sa construction. Nous l’avons déjà occupé et libéré une fois, nous sommes prêts à recommencer.”
Cette action symbolique est vu comme le “coup d’envoi d’une campagne pour que le terrain de la Via Corridoni redevienne au plus vite un bien commun, un lieu vivant et fréquenté par le quartier”. Une campagne qui rejoint les préoccupations d’une partie des habitants contre la spéculation immobilière et la contestation contre le projet de ligne à grande vitesse (TAV), impliquant de gros dégâts écologiques.
Avec la Polisportiva Independiente
La mobilisation autour de la défense du terrain des Ferrovieri dénonce aussi l’accord sur la “Mobilité Militaire”, passé avec le marchand d’armes Leonardo S.p.A. pour faciliter le transport de matériels de guerre par le rail; et donc la complicité directe de RFI dans la course au réarmement qui agite l’Europe. Le terrain est ainsi vu comme un “contre-espace anti-militarisation”.
Laissé à l’abandon ces dernières années, il a été rouvert en mai 2025 à l’occasion du traditionnel tournoi “Hasta Siempre Olol”, en hommage à Olol Jackson, un anticapitaliste local décédé en 2017. Derrière cette utilisation militante, on trouve notamment la Polisportiva Independiente, un club associatif défendant un football à forte dimension sociale, antiraciste et rebelle.
Cette réappropriation temporaire est un acte de résistance urbaine et collective qui réactive aussi l’histoire et les souvenirs de l’époque où le terrain était occupé par la Ronzani, l’équipe de football des cheminots de Vicenza, longtemps la deuxième équipe de la ville. L’équipe a contribué à faire du Campo dei Ferrovieri un terrain iconique, au temps où les poteaux étaient encore carrés.
La municipalité favorable à un prêt gratuit
La mobilisation reçoit pour l’instant le soutien de l’équipe municipale de centre-gauche, qui n’a pas apprécié d’apprendre la mise en vente du terrain via un site internet, qui a fait savoir qu’elle n’autorisera aucune construction sur ce terrain. « À l’heure actuelle, tout acheteur éventuel ne pourrait que rénover les structures existantes, comme les vestiaires. »
Elle appuie la revendication d’une mise au service des habitants du quartier, sous la forme d’un “prêt d’usage” gratuit. La municipalité n’a pour le moment jamais reçu de réponse de RFI. « Nous assistons à l’arrogance de ceux qui se croient chez eux dans une maison qui ne leur appartient pas: les espaces verts sont à la population, ce terrain appartient au quartier et il le restera », affirment les opposants.
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