Le football populaire contre les frontières: une affiche du street artist Hogre à Rome

  • A l’extérieur du Campo Benedetto XV où joue l’Atletico San Lorenzo, sur un panneau publicitaire de la Via degli Ausoni, une superbe affiche portant la patte d’un street artist local a été collée. Le rôle du football populaire dans la solidarité avec les réfugiés est mis en avant.

Derrière ce que les médias mainstream relayent sous l’appellation de “crise migratoire”, il y a des millions de vies humaines. Des hommes, des femmes et des enfants morts en tentant de traverser la Méditerranée ou alors enfermés dans des camps aux frontières de l’Europe forteresse.

Hogre est un artiste romain connu depuis 2010 pour ses diverses œuvres subversives, pochoirs ou grands collages, notamment celui réalisé au Parc des Aqueducs au printemps 2020. En représentant ce joueur de football transperçant de son tir un grillage et ses barbelés, le message de l’artiste est explicite et direct. Le détournement du logo de la compagnie aérienne Emirates, sponsor maillot d’Arsenal entre autres, en “Emigrate”, rappelle le contraste sinistre entre les millions de réfugiés prisonniers et la hype touristique de Dubaï.

Sur sa page Facebook, l’Atletico San Lorenzo reconnaît que l’œuvre “se prête naturellement à plusieurs interprétations“. Néanmoins, dans sa communication le club assume y voir “la force du sport populaire, représenté par le ballon, qui fait tomber les barrières et les frontières et détruit toutes les formes de discrimination, de racisme, de fascisme, de sexisme.”

C’est un des engagements forts du football populaire en Italie qui est exprimé dans cette œuvre. Certains clubs de calcio popolare qui ont basé leur projet sur l’accueil de joueurs réfugiés, comme le Liberi Nantes (Rome) et St. Ambroeus (Milan), incarnent parfaitement cet engagement. De même que la campagne de solidarité « We want to play – Nessuno é illegale per giocare al pallone », initiée en janvier 2017 par plus de trente clubs, pour permettre aux réfugiés de jouer dans les clubs, indépendamment de leur situation administrative. Ce que l’art. 40 du règlement de la FIGC ne permettait pas. La mobilisation du calcio popolare avait alors mené à la révision de cet article et permis aux réfugiés de participer aux diverses compétitions.

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