Triste record pour les autorités préfectorales et le Minisère de l’Intérieur en ce week-end du 15 au 17 mars. La barre des 500 mesures, entravant le droit des supporters de L1 et L2 à se déplacer, a été franchi à la faveur de six nouveaux arrêtés. L’Association Nationale des Supporters s’est fendue d’un communiqué visant directement Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur.
« M. Castaner: vous buvez, nous trinquons ». L’Association Nationale des Supporters a communiqué dès ce samedi contre l’énième pluie d’arrêtés délivrés pour ce week-end, interdisant ou restreignant les déplacements des supporters d’Ajaccio (au Havre), de Brest (à Lorient), de Marseille (à Paris), de Nantes (à Reims), de Toulouse (à Nice) et de Strasbourg (à Nîmes). Six arrêtés qui portent le nombre à 504 depuis l’entrée en vigueur de ce dispositif en 2011 dans le cadre de la LOPPSI 2.
L’Association fait remarquer l’absurdité de certaines de ces interdictions comme celle des supporters ajacciens qui étaient moins de dix, ou encore celle des Marseillais au Parc des Princes, au motif qu’ils risquent « de se moquer des Parisiens après l’élimination du PSG par Manchester United en Champions League ». Ce n’est pas la première fois que les préfets avancent des motifs farfelus. Mais si un potentiel chambrage justifie une interdiction de déplacement, c’est bien que dans l’esprit des autorités ce sont tous les déplacements qui sont susceptibles d’être interdits.
Le communiqué ironise à souhait sur la virée nocturne du Ministre de l’Intérieur dans une boîte de nuit branchée de la capitale le week-end précédent, quelques heures après l’Acte 17 du mouvement des Gilets Jaunes. L’Association Nationale des Supporters reproche à Christophe Castaner son arrêté ministériel interdisant le déplacement des supporters nantais à Reims. Cet arrêté est tombé très tardivement, ce vendredi à 21 heures, alors que tout était calé. D’autant que la Brigade Loire prévoyait d’y célébrer son 20e anniversaire. En réponse, les supporters nantais se sont invités dans les tribunes du stade Raymond-Kopa où Angers recevait Amiens pour y souffler leurs vingt bougies à leur manière, craquant des fumigènes et déployant une banderole: « On a 20 ans et on vous emmerde ».
De leur côté, les ultras strasbourgeois sont arrivés à Nîmes en train, mais n’ayant pas “respecté” le périmètre défini par la préfecture du Gard, ils ont été arrêtés puis renvoyés à Strasbourg.
Week-end après week-end, la machine répressive s’affole. Alors que dans la rue, les Gilets Jaunes se font matraquer et canarder par la police et leurs LBD 40, les supporters se voient interdits de suivre de leur club par les décisions arbitraires des autorités policières.
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