L’Associação Portuguesa de Defesa do Adepto (APDA) qui a mené une bataille victorieuse contre la Carte du Supporter, a fait connaître son opposition au Mondial 2022 qui se doit se dérouler au Qatar du 20 novembre au 18 décembre. Elle appelle au boycott.
La liste des appels ou manifestations en faveur du boycott de la prochaine Coupe du Monde s’agrandit à mesure que l’ouverture de l’événement approche. Pour l’APDA, c’est une question de cohérence et de responsabilité. “Nous ne pouvons que nous élever contre l’événement sportif qui débutera en novembre 2022 au Qatar.”
L’association qui défend les intérêts des fans au Portugal met en garde: “Avant de songer à contempler le nouveau maillot de l’équipe nationale ou d’allumer la télévision pour regarder un match, il faut prendre en considération que depuis son attribution, cette Coupe du monde est entourée de zones d’ombre.” Références aux puissants soupçons de corruption autour de son attribution par le comité exécutif de la FIFA en 2010.
Mais pas que… L’APDA ne peut cautionner l’aberration sociale et écologique du Mondial qatari. “Là où il n’y avait rien, des stades ont été construits, certains nouveaux, d’autres totalement remodelés. Toutes ces infrastructures ont eu un prix très élevé, pas pour le gouvernement du Qatar, mais bien pour les quelque 6 500 migrants qui ont payé de leur vie la construction de ces luxueuses structures.”
“La FIFA complice de la mort de quelque 6500 personnes”
Le régime monarchique autoritaire en place dans le petit émirat fortuné est sans surprise une autre raison de l’appel au boycott de l’APDA. “Au Qatar, la consommation d’alcool n’est autorisée que dans les stations balnéaires de luxe afin de donner aux touristes qui y dépensent des milliers de dollars une fausse apparence de liberté, masquant ainsi l’absence totale de droits de l’homme dans le reste du pays. Au Qatar, toute orientation non hétérosexuelle est un crime, puni par le fouet ou la lapidation.”
Il s’agit aussi à travers le boycott de dénoncer la vaste opération de sportwashing que sera ce Mondial, avec la complicité lâche des différentes fédérations. “Nous voyons planer le danger quand ces situations se banalisent sous couvert de grande fête du football. Chaque jour, la FIFA confère une légitimité et un pouvoir à un régime totalitaire en organisant cet événement, se rendant complice de la mort de quelque 6500 personnes…”
Chaque voix de plus qui s’élève contre ce Mondial de la honte lui l’affiche de plus en plus comme celui de trop. Même très tardive, la prise de conscience collective prend forme et pose inévitablement la question du football qu’on veut. “Nous ne savons pas qui va gagner la Coupe du monde, mais nous savons clairement qui a déjà perdu“, conclut l’APDA.
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