Un pas supplémentaire vient d’être franchi dans le quadrillage sécuritaire des stades et le flicage des supporters, principalement dans les virages ou tribunes populaire, où se trouvent les groupes les plus actifs. Pour la première fois en Ligue 1, des drones aériens ont été utilisés. C’est via un arrêté publié la veille du match que la préfecture de police de Paris avait autorisé “la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de drones“. Une façon de tester ce dispositif de surveillance, déjà expérimenté en manifestation, lors d’un événement sportif.
L’usage de ces drones policiers équipés de caméras est contenu dans la loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure, adoptée en décembre 2022. Le décret sur leur utilisation a été publié plus d’un an après, le 19 avril dernier. Depuis, ce qui est présenté comme un outil dédié au maintien de l’ordre ou à la surveillance des frontières a déjà été utilisé à plus de cinquante reprises, sur la base d’arrêtés préfectoraux. La première fois sur la manifestation de Saïx, dans le Tarn, contre le projet d’autoroute A69 devant relier Castres à Toulouse. La manifestation parisienne du 1er mai avait également servi de laboratoire à la surveillance par les drones.
Les supporters ne sont pas des cobayes
Poussée par un Ministère de l’Intérieur qui ne rencontre pas de vraie résistance, cette frénésie sécuritaire connaît-elle des limites? Après la manifestation parisienne du 1er Mai, la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police, en mode tuning, préconisait déjà ce qu’elle présentait tranquillement comme “des perspectives d’amélioration intéressantes“, à savoir équiper les drones de haut-parleur, d’une lampe à forte puissance ou encore d’un diffuseur de produit marquant codé. La mise en œuvre de ce dispositif répressif a donc connu une nouvelle étape avec son utilisation dans un stade, lors du match PSG-Lorient.
Il s’agit d’une nouvelle marche en vue du quadrillage hyper-sécuritaire qui attend les JO de Paris. Le recours à la vidéo-surveillance par algorithmes – technologie s’appuyant sur l’intelligence artificielle – est un des axes de la loi relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Le gouvernement prétend ainsi disposer d’un outil capable “d’identifier des comportements anormaux dans des foules nombreuses“. Toujours plus de surveillance et de récoltes de données d’un côté et, de l’autre, toujours moins de liberté de mouvement dans les espaces publics et collectifs. Ce que le Collectif Ultra Paris, à moins d’un an des JO, a tenu à dénoncer par une banderole: “Drones, répressions et restrictions: faire de nous vos cobayes n’empêchera pas le fiasco de JO”.
“Drones, répressions et restrictions: faire de nous vos cobayes n’empêchera pas le fiasco des JO”
Banderole du @Co_Ultras_Paris dénonçant l’arrêté préfectoral autorisant la surveillance des tribunes au moyens de drones pour le match #PSGFCL
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(📷 @CRemise77) pic.twitter.com/2W66K7ihNG— Dialectik Football (@DialectikF) August 12, 2023
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