Les supporters antifascistes de Colo-Colo, membres de la fameuse Garra Blanca, ont récemment publié un communiqué dans le contexte de montée des mouvements anti-immigration au Chili, menés par divers groupes ultra-conservateurs et néo-fascistes.
La nauséabonde dynamique xénophobe et anti-migrants est un phénomène mondial. Le 25 septembre dernier à Iquique, au nord du Chili, une manifestation présentée comme spontanée s’en est pris à des familles vénézuéliennes sans-abri, en brûlant leurs biens: tentes, matelas, vêtements et même des jouets d’enfants. Ces exactions interviennent en plein cœur d’une campagne électorale qui voit la poussée de l’extrême-droite et de son candidat, José Antonio Kast, un millionaire catholique intégriste, autant fan de Trump que de Pinochet.
En tant que frange la plus politisée de la barra brava de Colo-Colo, et engagée dans de multiples combats sociaux (soutien aux luttes du peuple mapuche, participation à la révolte sociale qui a éclaté en 2019…) les Antifascistes de la Garra Blanca se sont brièvement exprimés sur leurs réseaux sociaux.
“Nous avons eu honte de voir comment, depuis le nord du Chili – et en écho dans tout le pays – une masse vociférante exige une expulsion massive des migrants venus de divers pays frères de notre continent. Notre défense de l’immigration et des migrants. Dès le début, nous avons soutenu les marches et les mobilisations et nous continuerons à le faire. La migration est un droit, les frontières ne sont qu’un système imposé par les républiques. Mais les pauvres sont pauvres partout dans le monde. Migrer n’est pas un privilège, tout pauvre qui le fait le fait par nécessité et en pleine incertitude, sans savoir ce que l’avenir lui réserve, même si cela signifie dormir sous une tente sur une place. D’humbles habitations détruites l’autre jour par une foule fasciste avec la pleine complicité du gouvernement et de la police.
Citant pêle-mêle l’attaquant argentin, naturalisé chilien, Marcelo Barticciotto (411 matchs et 93 buts pour Colo-Colo), le défenseur croate Mirko Jozic qui a évolué au club entre 90 et 93, ou encore le meneur bolivien Marco “El diablo” Echeverry, des “colocolinos migrants comme tant d’autres“, le groupe de supporters conclut par ses mots d’ordre habituels: “Face à la haine fasciste, la paix entre les peuples, la guerre entre les classes. Les seuls ennemis : le fascisme et le capitalisme.”
Ce 2 octobre, les organisations “anti-migrants” appelaient à manifester dans la capitale chilienne. Malgré l’escorte des carabiniers, elle a trouvé sur sa route des militants antifascistes déterminés qui ont mis quelques raclées et confisqué quelques drapeaux. Les xénophobes chiliens sont prévenus, “Aucun fasciste, ni aucun raciste ne défilera en paix“, assurent les supporters antifascistes de Colo-Colo.
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