Comme chaque année autour du 11 septembre, les supporters antifascistes de Colo-Colo ont appelé à descendre dans la rue en mémoire des martyrs tombés en combattant la dictature militaire d’Augusto Pinochet.
Les Antifascistes de la Garra Blanca, célèbre barra brava de Colo-Colo, ont formé leur traditionnel cortège dans les rues de Santiago. Une marche pour ne jamais oublier ce 11 septembre 1973, date du coup d’État militaire de Pinochet, appuyé par les États-Unis, contre le gouvernement socialiste de Salvador Allende. “Plus de cinq décennies plus tard, nous continuons à répudier une dictature qui a détruit la vie du peuple, qui a torturé, tué et exilé nos camarades de classe”, a écrit le collectif dans son appel publié sur les réseaux sociaux.
Ni oubli, ni pardon pour les tortionnaires de la dictature, comme pour leurs adorateurs actuels. Les Antifascistes de la Garra Blanca entretiennent la mémoire des victimes de ces années sombres. Des milliers de militants de gauche, d’étudiants révolutionnaires, d’ouvriers syndicalistes ou encore d’artistes engagés comme Victor Jara, ont été emprisonnés, torturés, assassinés ou disparus. Un écrasement au service d’un ultra-libéralisme agressif à base de privatisations massives et de coupes salariales. Menacée par le programme d’Allende, la bourgeoisie a choisi la voie du fascisme et de la guerre contre-subversive.
La dictature de Pinochet a pris fin au début des années 90, mais son essence a survécu sous la démocratie, notamment à travers une Constitution qui n’a toujours pas été retouchée depuis. La bourgeoisie chilienne a sans surprise conservé ses privilèges et ses prés-carrés. Les inégalités se sont creusées et le coût de la vie s’est envolé, menant à l’insurrection populaire de 2019 au sein de laquelle les barras bravas du pays ont joué un rôle important. La classe dirigeante au pouvoir était régulièrement dénoncée comme les continuateurs du régime de Pinochet.
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