Ce qui est apparu comme une rumeur plausible au cours de l’été s’est finalement concrétisé. L’ancien meneur de la Fiorentina évoluera bel et bien la saison prochaine au Centro Storico Lebowski, club de 6e division.
C’est officiel, Borja Valero revêtira le maillot grisonero du CS Lebowski, ce club né en 2010 du désir de fans de la Fiorentina de mettre en pratique une alternative aux dérives football moderne. Un choix autant guidé par l’amour de Florence que par l’amour du football, pour celui qui aurait aimé effectuer une année supplémentaire avec le maillot de la Viola, qui ne le lui a pas proposé. Car cette ville qui l’a adopté, il la porte au cœur. On n’est pas surnommé “Il Sindaco” – le maire – par hasard.
Ce rêve, dont nous parlions au début du mois d’août comme d’un rendez-vous romantique qui avait tout de l’évidence, est devenu réalité. Au-delà des éléments de langage, réduisant cette signature à la blague de Benedetto Ferrara, repris en boucle par la presse mainstream, leur proximité philosophique et leur attachement à la cité florentine autorisaient déjà, au début de l’été, de croire au rapprochement entre Il Sindaco et le Lebowski.
A l’heure où les services communication des clubs professionnels rivalisent de créativité dans leurs mises en scène pour annoncer la signature des nouvelles recrues, la confirmation de l’arrivée de Borja Valero au CS Lebowski s’est faite en tribune. Normal pour un club possédé par ses supporters. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux du club y aperçoit le joueur au milieu de la Curva Moana Pozzi chanter avec les supporters.
“C’est comme si nous devions écrire sur nous-mêmes et qu’Irvine Welsh venait nous aider“
Le club, qui s’attend à ce que beaucoup de bêtises soient dites dans les médias, a communiqué sur ses réseaux pour souligner son bonheur et sa chance de voir Borja Valero venir appuyer le projet du CS Lebowski. “C’est comme si un jour nous devions construire notre propre stade et qu’un génie de l’architecture de classe mondiale faisait les plans, qui étaient ensuite réalisés par les meilleurs charpentiers et ouvriers du coin […] C’est comme si nous devions écrire sur nous-mêmes et qu’Irvine Welsh venait nous aider.” L’implication sociale du club a très certainement pesé dans la balance pour convaincre Borja Valero de se lancer et d’écrire une nouvelle page de ce qui est déjà une belle histoire du football florentin.
La Nazione raconte comment s’est décidée début août l’arrivée de Borja du côté du CS Lebowski, autour d’un café. “Pas d’argent en jeu, pas de primes ni de commissions, tout au plus la note du petit-déjeuner à payer.” Le média a recueilli les réactions de l’ancien leader technique de la Fiorentina: “Je me suis reconnu dans les valeurs de Lebowski, à commencer par ce qu’ils ont fait à San Frediano pour permettre à tous les garçons et filles du quartier d’avoir la possibilité de jouer, de s’amuser et d’apprendre à vivre sans angoisse autour d’un beau sport qui est en train de perdre son humanité.” Référence à l’école de foot gratuite créée par les membres du club en 2016. “J’ai grandi dans une banlieue de Madrid. Il n’y avait rien, il était même difficile de trouver un terrain pour jouer. Il y a des choses qu’on n’oublie pas. C’est ça le football : rencontrer des gens, se réunir, être ensemble. Pour grandir.”
La saison prochaine, le joueur a prévenu qu’il devrait avant tout honorer son engagement professionnel auprès du diffuseur Dazn pour qui il commentera les matchs. Le reste du temps, il sera à la disposition de l’entraîneur. Mais Borja Valero a tenu à préciser que son choix de rejoindre le CS Lebowski avait aussi été guidé par l’envie de “donner un coup de main et une visibilité au travail de gars qui y mettent tout leur cœur.” Il l’assure, il va tout donner. “Ils le méritent.”
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