Première victoire des supporters espagnols sur le contrôle biométrique dans les stades

(©TOMÁS ALONSO / El Correo de Burgos)

L’équivalent de la CNIL en Espagne a porté un coup à l’extension des outils de contrôle biométriques à l’entrée des stades pour les abonnés. La commission gouvernementale dite “contre la violence, le racisme, la xénophobie et l’intolérance dans le sport”, plus simplement appelée “Antiviolencia”, est contrainte de revoir ses plans. Échec!

C’est un petit camouflet pour Javier Tebas et sa clique. La Ligue professionnelle de football (LaLiga) était dans les starting-blocks et faisait de la généralisation de la biométrie un pilier de sa politique sécuritaire dans les stades pour les années à venir. Dans sa guerre contre les groupes ultras du pays, “Antiviolencia” a fini par se ranger derrière l’avis de l’Agence espagnole de protection des données (AEPD) qui a déclaré que son projet d’identification biométrique des supporters, principalement via les empreintes digitales ou la reconnaissance faciale, n’était pas conforme aux règles de protection des données personnelles.

Ces mesures de reconnaissance biométrique sont en vigueur dans dix-sept stades de 1ère et 2e division. Parmi les expressions on retrouve le FC Séville, qui a refusé de les mettre en œuvre, ou encore le Rayo Vallecano qui n’a pas pu le faire pour des raisons logistiques. Elles vont donc connaître un coup d’arrêt, au grand désarroi de Tebas, et ne pourront plus être imposé aux supporters. Certains clubs, comme le Burgos CF club de 2e division, avaient anticipé cette annonce et fait marche arrière en proposant l’identification biométrique sur la seule base du volontariat.

La lutte n’est pas finie

C’est d’ailleurs son principal groupe de supporters, La Hinchada del Arlanzón qui a mis un coup de pied dans la fourmilière à la fin de l’année 2022 avec sa campagne “No a la huella” s’opposant au projet du club de mettre des bornes scannant les empreintes pour accéder au stade. L’AEPD lui a donné raison quelques semaines plus tard en déclarant que de tels contrôles à l’entrée des stades étaient illégaux et portent atteinte à la vie privée. Ce verdict résonnait comme une victoire pour l’ensemble des supporters qui protestaient contre la biométrie dans leur stade.

L’information récemment transmise par “Antiviolencia” interrompt ainsi momentanément ce processus. La Fédération des Actionnaires et Socios du Football Espagnol (FASFE), très engagée aussi contre le développement de ces outils technologiques à des fins de contrôle des supporters, a salué cette décision comme «une évolution positive». Cela reste toutefois insuffisant aux yeux de la fédération de socios pour qui il s’agit d’éliminer totalement ces bornes de contrôle biométriques, et de supprimer les données récupérées par ce biais par les clubs. Pour la FASFE et les supporters, le combat continue.

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