Pour son premier match de la saison à domicile, Amedspor – tout juste promu en 2e division – a été battu par Istanbulspor. Une défaite entachée de décisions arbitrales discutables et de démonstrations nationalistes des joueurs du club stambouliote.
Les joueurs d’Istanbulspor ont d’emblée annoncé la couleur. Pour leur échauffement, ils sont entrés sur le terrain en arborant un t-shirt à la gloire de Gaffar Okan, chef de la police turque à Diyarbakir, tué en janvier 2001 avec cinq autres policiers dans une embuscade probablement orchestré par les services secrets.
Avant le début du match, ils ont se sont rangés derrière une banderole – qu’ils ont déjà sorti par le passé – barrée du slogan nationaliste “Önce Vatan”, soit “La patrie d’abord”. Cité par le site Kurdistan au féminin, le journaliste Bilal Gündem raconte que les supporters d’Istanbulspor présents dans les tribunes du Diyarbakır Stadyumu ont aussi déployé une banderole de soutien à l’armée turque.
Gangréné par le nationalisme, le football turc est régulièrement le théâtre de manifestations de soutien à l’armée, au régime fascisant d’Erdogan voire aux Loups Gris comme on l’a vu dernièrement à l’Euro 2024 avec Merih Demiral.
Sur le terrain, les joueurs d’Amedspor ont eu beau évoluer à domicile, c’est Istanbulspor qui a bénéficié d’un arbitrage “maison”. Sous les yeux du président de la fédération turque de football (TFF) et du gouverneur de Diyarbakir, l’équipe d’Amedspor a marqué un but refusé. Pour ne rien arranger, son joueur Adem Gezer a reçu un carton rouge.
La colère et les huées des milliers de fans d’Amedspor contre ces deux décisions n’ont pas empêché Emir Kaan Gültekin de marquer l’unique but du match à la 77e minute, d’une reprise acrobatique. Il n’a pas pu s’empêcher de venir provoquer les supporters locaux. L’équipe kurde et ses supporters sont prévenus, ils vont devoir s’armer de sang-froid.
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