Internationaliste convaincu et défenseur ardent de l’émancipation du peuple kurde, l’ex-footballeur Deniz Naki a pris la parole suite à la célébration de Merih Demiral reprenant le signe des Loups Gris, milice néo-fasciste turque.
Merih Demiral a été suspendu deux matchs par l’UEFA suite à sa célébration faisant explicitement référence aux Loups Gris, milice néo-fasciste turque. Même tarif que pour l’international albanais Mirlind Daku, pour avoir lancé un chant hostile à la Macédoine du Nord. Les Loups Gris sont associés, via le MHP (“Parti d’action nationaliste” dont ils sont considérés comme la branche paramilitaire), à la coalition électorale formée autour de l’AKP de Recep Tayyip Erdoğan. Suite à cette sanction pour avoir effectué ce signe très connu appelé le “Bozkurt”, formant une tête de loup avec les doigts, le joueur a sans surprise reçu le soutien du gouvernement d’extrême-droite.
La célébration de Merih Demiral fait explicitement référence aux Loups Gris, milice néo-fasciste turque. L’UEFA a annoncé ouvrir une enquête. Les prises de position ultra-nationalistes des footballeurs turcs ne date pas d’hier #EURO2024 pic.twitter.com/b5rVUOH3u4
— Dialectik Football (@DialectikF) July 3, 2024
Déplorant l’enquête menée par l’UEFA contre Demiral, Özgür Özel – leader du CHP, parti d’opposition de centre-gauche – a lui voulu évoquer le cas de Deniz Naki et de son salut formant le V de la victoire. “Il y a quelques années, un joueur a été vilipendé par ceux qui aujourd’hui plaident pour la liberté de ce geste, simplement pour avoir fait un signe de victoire. Ils devraient s’interroger sur leur propre cohérence”. Une comparaison bien hasardeuse qui tend à normaliser la manifestation fasciste de Demiral. Suffisant pour pousser l’ancien footballeur germano-kurde d’Amedspor à réagir sur ses réseaux sociaux. “Il est absurde d’affirmer que les deux signes signifient la même chose”, a-t-il tenu à mettre au clair.
Deniz Naki avait été condamné par la fédération turque de football (TFF) à une suspension de 3 ans et demi en 2018 pour “apologie du terrorisme” après avoir affiché son soutien aux unités combattantes aux Rojava (YPG/YPJ). Une sanction qui l’avait finalement contraint à quitter le monde du football. “Alors que le signe des Loups Gris est basé sur le nationalisme et le racisme, sur le rejet et la négation des autres peuples, tout le monde sait que le signe de la victoire que j’ai fait évoque la paix, la liberté, la fraternité des peuples et l’internationalisme”, a écrit Deniz Naki qui ajoute condamner “les crapules qui tentent de normaliser ce symbole raciste”; et rêve de voir les terrains du monde entier devenir “la tombe du fascisme”.
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