A Barcelone, les salariés font céder Médiapro

©Secció Sindical de Mediapro | Twitter

Selon le média El Salto, près de 600 salariés barcelonais de Mediapro, ont obtenu d’importantes augmentations de salaires, ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de travail, obtenues par le syndicat CNT qui avait menacé le diffuseur d’une grève dure.

Si la Catalogne est une terre de foot, c’est aussi une terre de lutte. Après plusieurs mois de négociations, un accord d’entreprise a été signé entre Mediapro, diffuseur dirigé par Jaume Roure, et la Confédération Nationale du Travail (CNT), de tradition anarcho-syndicaliste. La nouvelle convention collective porte ainsi sur une durée de quatre ans et prendra effet au 1er janvier 2022 et concerne les sites de Globomedia et MediaProducción de Barcelone, filiales de Mediapro. D’après El Salto, le nouvel accord comprend des augmentations salariales pouvant atteindre jusqu’à 17% pour les catégories les plus basses. Les salariés percevront aussi les primes de nuit et d’équipe, dont ils étaient privés jusqu’ici.

Cet accord met un terme à un conflit larvé de plus de deux ans entre les salariés et le puissant diffuseur, connu en France pour avoir rompu son contrat de diffusion de la Ligue 1 après avoir, dans un premier temps, voulu renégocier les droits à la baisse en raison de la pandémie de Covid-19. De l’autre côté des Pyrénées, les salariés ont enchaîné les protestations, notamment avec des piquets de grève devant le siège de l’entreprise, avenue Diagonal à Barcelone. La menace d’une grève, la saison passée, à l’occasion des deux dernières journées de championnat avait fini par faire concéder à Mediapro un minimum salarial fixé à 18 000 euros bruts annuels (actualisé chaque année en fonction de l’inflation + 1%).

Le média alternatif et indépendant précise que ni Globomedia ni MediaProducción ne disposent de comité d’entreprise à Barcelone, et que la CNT (hostile aux organes de représentation des travailleurs) n’y est présente que depuis deux ans par le biais de sa section syndicale, forte de 70 membres. D’autres améliorations doivent encore être finalisées au sein du comité de suivi mensuel prévu par l’accord, et portent sur la mise en place d’un protocole contre le harcèlement sexuel ainsi qu’une révision des indemnités journalières.

Bien sûr Mediapro a essayé plusieurs stratégies pour ne pas lâcher, alléguant entre autre que la CNT n’était pas représentative, ou encore invoquant la mauvaise santé financière du groupe, due au Covid, pour ne pas avoir à augmenter les salaires. “Nous partions de très bas“, a confié à El Salto, Jonathan Montañés, délégué syndical CNT. “Ce que nous avons fait, c’est fixer une limite et mettre fin aux réductions de salaire qu’ils pratiquent depuis des années“, a-t-il ajouté. Des premières améliorations des conditions salariales et de travail qui en appellent d’autres.

 

 

 

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