Le collectif de supporters de l’América de Cali, en Colombie, œuvre depuis maintenant trois ans à faire de leur tribune du stade Pascual Guerrero un espace politisé et antifasciste. Ce n’est qu’un début, la Barricada Antifascista 1927 continue le combat!
En Amérique du Sud, la politisation des tribunes est beaucoup plus assumée qu’en Europe. Et des tribunes à la rue, il n’y a qu’un pas. Dans les récentes révoltes au Chili contre la politique du président Piñera ou lors du Paro Nacional en Colombie, un nombre important de barras bravas ont pris part aux manifestations et aux affrontements avec les forces de l’ordre. Certains de ces groupes n’hésitent pas à revendiquer aussi un antifascisme radical. La Barricada Antifascista 1927 de l’América de Cali fait partie de ceux-là. Voici la courte déclaration publiée à l’occasion de ses trois ans d’activité.
“Cela fait trois ans que nous ramons à contre-courant. Au stade comme dans la rue, nous avons misé sur la transformation de nos tribunes et sur cette lutte incessante pour une pratique entre football et politique.
Rien n’a été facile, et surtout cette dernière année, où nous avons vu le rêve de l’émancipation se réaliser dans notre pays, nous a que trop enseigné son coût: des larmes, du sang et le plus triste, des vies. Les vies de beaucoup de gens qui rêvaient à nos côtés d’un changement dans le pays. Un changement qui se rapproche et pour lequel les hinchadas populaires ont joué, et joueront encore, un grand rôle. […] Depuis la tribune populaire Nord, nous continuerons, le poing gauche levé, à construire un espace libéré du racisme, du sexisme, de l’homophobie et de toute sorte de discrimination ! Une tribune libre, anti-patriarcale, anti-fasciste et consciente.
Parce qu’une autre tribune est possible, parce qu’un autre monde est possible, parce que nous sommes la Passion d’un Peuple et parce que depuis ces trois années nous sommes toujours aussi fièrement antifascistes !
Nous sommes Barricada, Nous sommes un collectif. Depuis trois ans le poing levé!”
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