Iran: Amir Nasr-Azadani condamné à 16 ans de prison par le régime

La situation du footballeur avait attiré l’attention de plusieurs médias occidentaux. Sous le chef d’inculpation de “Moharebeh” (“guerre contre dieu”), Amir Nasr-Azadani a été condamné à une lourde peine de prison et évite une condamnation à mort qui continue d’être distribuée à tour de bras par les tribunaux iraniens.

Ces dernières semaines, les informations ont parfois été confuses autour du sort d’Amir Nasr-Azadani, ex-footballeur professionnel de 26 ans, passé par le Rah Ahan Téhéran, le Tractor SC et le Gol Reyhan FC, qui a été arrêté dans le cadre du soulèvement de la population iranienne contre le régime. Pour punir les insurgés, ce dernier n’hésite à prononcer la peine capitale. Et le président Ebrahim Raïssi a récemment promis dans un discours qu’il n’aurait “aucune pitié” envers ceux qui afficheraient de l’hostilité à l’égard de la république islamique.

A ce jour, 17 personnes seraient dans le couloir de la mort, et quatre manifestants ont déjà été publiquement pendus, pour terroriser celles et ceux qui se sont levés depuis la mort de Mahsa Amini, jeune étudiante kurde d’Iran, entre les mains de la police religieuse, le 16 septembre 2022. Le soulèvement populaire qui a suivi, marqué par de nombreuses émeutes et grèves ouvrières, a rencontré un fort soutien du monde du football, jusqu’au sein de la sélection nationale dont les joueurs avaient collectivement refusé de chanter l’hymne national avant leur match contre l’Angleterre lors du Mondial au Qatar.

Le régime recule devant la mobilisation

La situation d’Amir Nasr-Azadani a commencé à être connue peu après son arrestation à la fin du mois de novembre. Beaucoup de footballeurs iraniens avaient alors fait état de leur solidarité via les réseaux sociaux et le hashtag #NoToExecution. Accusé avec deux autres personnes d’avoir tué un colonel du Corps des gardiens de la République islamique et deux paramilitaires bassidjis, Amir Nasr-Azadani risquait en effet la peine de mort. Certains médias occidentaux avaient alors affirmé que le joueur avait été condamné, ce qui avait poussé des officiels du régime à démentir.

Iran Wire, qui soutient le soulèvement, reprend l’information du média Mizan Online qui précise qu’Amir Nasr-Azadani a été condamné à un cumul de 26 années de prison, pour trois chefs d’inculpation distincts. Mais, en tout et pour tout, le joueur qui a également reçu le soutien de Marc Bartra, Ronald Araújo et John Toshack, restera emprisonné durant 16 ans. Un autre long combat commence pour lui, qui ne doit en rien faire oublier l’urgence de se mobiliser pour empêcher les exécutions de tous les condamnés à mort du régime des mollahs, comme ses co-accusés Saleh Mirashmi et Saeed Yaghoubi.

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