Deux mille ultras atalantani ont défilé dans les rues de Bergame pour demander le retour en tribune de Claudio “Bocia” Galimberti, capo historique de la Curva Nord qui cumule 25 ans de DASPO – interdiction administrative de stade – prononcés par les autorités policières, dont le dernier il y a pile quatre ans.
Cette manifestation était prévue et appelée depuis plusieurs semaines. Le cortège nerazzuri est parti du quartier périphérique de Malpensata pour finir piazza Matteotti, sous les fenêtres de la mairie. Derrière une longue banderole “Pour Claudio, Avec Claudio”, les ultras de la Curva Nord Federico Pisani ont réussi leur pari de faire entendre leur voix pour exiger la révocation des mesures d’interdiction de stade contre Claudio Galimberti. Plusieurs calicots frappés de l’inscription “Claudio Libero” (“Liberté pour Claudio”) ont fait écho aux chants unanimes des ultras.
Des représentants des tifoserie de Bologne, de Cosenza, de Ternana, de Modica et des grands rivaux de Brescia étaient présents aux côtés des atalantani pour demander le retour de Claudio en tribune. Le DASPO étant une mesure qui ne s’applique plus seulement au seul territoire du stade, Claudio n’était pas physiquement présent dans le cortège. Mais il est intervenu, prenant la parole publiquement via un appel téléphonique amplifié, pour s’adresser aux manifestants. “J’espère que ceux qui doivent décider de mon sort ont à l’esprit que je ne demande en aucun cas qu’on me fasse un cadeau. Je demande simplement de revenir regarder un match de foot dans ma tribune, là où je suis né et à laquelle j’ai consacré ma vie entière.” a-t-il dignement déclaré.
La Curva Nord manifeste régulièrement son soutien à son emblématique capo, ainsi qu’à tous les diffidati – les interdits de stade. Son dernier DASPO a été délivré en 2015 pour l’histoire devenue célèbre de la “porchetta”. Claudio s’était alors pointé au stade avec une tête de cochon pour la donner aux policiers. “Vous pouvez la ramener au poste!” leur aurait-il dit. Pas de quoi fouetter un chat, mais ça lui valut quand même cinq ans d’interdiction de stade supplémentaire. Il lui est reproché d’avoir franchi la zone de pré-filtrage sans ticket. Il est impossible à Claudio d’en acheter depuis le décret “Amato” qui interdit à toute supporter condamné en première instance pour une infraction liée à un événement sportif d’acquérir un billet pour assister à un match. Un bannissement pur et simple des stades italiens, selon l’avocat historique des ultras bergamasques, Federico Riva, alors que sa dernière condamnation concernant une bagarre à Trieste en 2011 a été annulée.
Il paye l’acharnement de la police locale qui délivre le DASPO, indépendamment des condamnations ou des relaxes sur le plan judiciaire. Dernier épisode de cet acharnement, l’an dernier l’interdiction de stade, initialement prévue jusqu’en 2020, a été rallongée de deux ans. DASPO agrémenté d’une double signature au commissariat, une demi-heure avant et une demière après les matchs. Il est accusé d’avoir enfreint son DASPO en assistant à un match de coupe de l’équipe jeune de l’Atalanta, ainsi qu’en ayant effectué le déplacement à Dortmund en Coupe d’Europe, sans être entré dans le stade. Comme souvent dans le cas des DASPO, les recours administratifs ont échoué. Claudio Galimberti voit donc son retour au stade repoussé à 2022, comme dans une histoire sans fin.
Le 11 avril dernier, un nouveau recours, cette fois-ci devant le Conseil d’Etat, a été déposé par son avocat.
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