Actifs dans la solidarité aux personnels soignants depuis le début de la crise liée à la pandémie de Covid-19, les Bukaneros 92, ultras du Rayo, n’oublient pas les travailleurs du club visés par une mesure de mise au chômage temporaire. Dans un communiqué, ils s’en prennent aux dirigeants du club et appellent à soutenir les salariés visés.
A l’image de ses confrères européens, en Espagne le Gouvernement de Pedro Sanchez n’a pas tardé à prendre des mesures d’urgence pour venir au secours des entreprises face à l’impacte de la crise du coronavirus. Parmi ces mesures adoptées par décret le 17 mars dernier, il y a entre autre cet assouplissement majeur du dispositif de chômage temporaire, total ou partiel : l’ERTE (Expediente de Regulaciόn Temporal de Empleo).
Une procédure de chômage partiel lancée dans le dos des supporters
Une aide bienvenue pour le patronat qui s’est engouffré dans la brèche. L’État croule sous les demandes d’ERTE, visant en tout plus d’1,5 millions de travailleurs et travailleuses à travers l’Espagne. Le pays a vu par ailleurs les chiffres du chômage exploser fin mars, avec une hausse de 9 %.
C’est en apprenant que le club lançait une procédure d’ERTE que les ultras du Rayo Vallecano, en conflit de longue date avec le président Raúl Martín Presa, sont montés au créneau pour montrer leur désapprobation, tant sur le fond que sur la forme, comme ils l’expliquent dans leur communiqué daté de ce 10 avril. La direction du club est particulièrement visée, accusée d’avoir lancé cette procédure de mise au chômage des salariés les plus vulnérables, dans le dos de la communauté rayista. « Les supporters qui avaient demandé à plusieurs reprises à la direction si elle pensait y recourir, avaient dans un premier temps obtenu une réponse négative de sa part, avant de ne plus répondre par la suite. » affirme le communiqué.
Comme à son habitude, le groupe de supporters connu pour son ancrage social et ouvriériste, n’épargne pas les dirigeants de club et des instances, particulièrement Javier Tebas, le patron de la Ligue Professionnelle qui avait incité fortement les clubs à recourir aux ERTE. « Presa s’est empressé d’obéir aux ordres de Javier Tebas et sa Liga corrompue. »
Les vraies valeurs du Rayo
Les Bukaneros sont bien décidés à ne pas laisser le président Presa faire ses petites économies sur le dos des salariés du club. « Nous ne pouvons permettre qu‘on salisse l’histoire, le nom et les valeurs de notre club, en utilisant un ERTE contre ses travailleurs. N’est-ce pourtant pas le moment de faire ressortir la solidarité qu’a tant à la bouche la direction du club ? Personne n’est dupe, lorsqu’on crée une entreprise, on le fait dans le but d’en tirer des bénéfices sous forme de dividendes, et qu’en football le virus du marché est incompatible avec le fait de hisser le drapeau de la solidarité. Une fois de plus, cela démontre qu’il ne s’agit de la part de la direction que d’un détournement de ce qui représente notre quartier : solidarité, engagement auprès des nôtres, entraide… »
Et les supporters du club historique du quartier ouvrier de Vallecas d’ajouter : « L’AD Rayo Vallecano n’est pas comme les autres équipes et c’est le moment de le démontrer. Nous devons empêcher que se mette en place cet ERTE pour une autre simple raison. La saison dernière, le Rayo a déclaré des bénéfices qui avoisinaient les 20 millions d’euros. Où sont-ils ? »
Par la voie de ce communiqué, les Bukaneros 92 ont aussi lancé un appel aux joueurs et au staff technique de l’équipe première pour qu’ils se solidarisent des salariés plus fragiles du club visés par cet ERTE, avant qu’il ne soit effectif. Et qu’ainsi, aux cotés des supporters, ils défendent « les vraies valeurs du Rayo Vallecano ».
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