“Nos couleurs valent plus qu’une poignée de dollars”: les ultras du Red Star toujours à bloc contre la multipropriété

Visuellement, le tifo des ultras du Red Star rappelle la pochette de l'album d'Idéal J. Les couleurs du drapeau français sont remplacées par le vert et blanc du club de Saint-Ouen.

A l’occasion de la venue de Dunkerque à Bauer pour la dernière journée de championnat, la Tribune Rino Della Negra a rappelé à tout le monde son engagement contre la multipropriété et pour le départ du président Haddad. Le tout avec un visuel dont la référence n’échappera pas aux amateurs de rap.

Demander à Patrice Haddad ce qu’il ferait pour une poignée de dollars, c’est un peu comme demander à Chirac ce qu’il ferait pour conserver le pouvoir. Il a donné lui même la réponse en 2022: vendre “à la sauvette” le Red Star à un fonds d’investissement vautour. C’est par ce clin d’œil appuyé à la pochette de l’album d’Idéal J – Le combat continue sorti en 1998 – et au morceau “Pour une poignée de dollars”, que le kop audonien a de nouveau exprimé son rejet de la multipropriété et réclamé le départ de Patrice Haddad. Quelques 25 ans plus tard, les mots du groupe de rap d’Orly – composé de Kery James, Teddy Corona, Rocco et du regretté DJ Medhi – sonnent juste pour illustrer le fléau du foot business.

Au moment de tirer un trait sur cette saison de Ligue 2 où le Red Star a peiné à se maintenir, la Tribune Rino Della Negra ne dévie pas de sa ligne. Depuis la vente de leur club au fonds multi-propriétaire 777 Partners – possédant notamment le Standard de Liège ou Vasco de Gama – les supporters du Red Star n’ont jamais cessé de dénoncer cette situation. “Le maintien en L2 obtenu ne peut nous faire oublier notre combat: le refus de la multipropriété et de voir notre club dans les mains de faussaires. Nous souhaitons une vente du club, dans un cadre transparent et concerté. Le combat continue!”, a publié le collectif sur ses réseaux sociaux.

La faillite de 777 Partners n’a pas changé la donne. C’est la société américaine A-Cap – qui fait aussi l’objet de poursuites judiciaires aux États-Unis – qui a récupéré la gestion du portefeuille de clubs, tous officiellement mis en vente. La banque Moelis & Co a été mandatée pour s’occuper de ces opérations. Et, fin 2024, une phase de négociation exclusive avait été engagée avec l’homme d’affaires américain Stephen Pagliuca, déjà co-propriétaire des Boston Celtics et actionnaire majoritaire de l’Atalanta Bergame. Celle-ci aurait aussi capoté, plongeant un peu plus les amoureux de l’Etoile Rouge dans l’inquiétude.

Attachés à l’identité populaire du Red Star, les supporters ne pourront pas empêcher que leur club tombe dans les mains d’un nouveau capitaliste hors-sol. Ils appellent de leurs vœux “un propriétaire non-toxique, ce qui implique qu’il ne possède aucun autre club et qu’il mette fin à toute fonction de Patrice Haddad au sein du club”. Mais quelle que soit son identité, il est prévenu: leurs couleurs valent plus qu’une poignée de dollars.

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