“Assassin, porter une écharpe ne fait pas de toi un supporter!”

La Gate 9 présente au match de volley féminin d'Omonia avec une banderole pour Alkis

Depuis Chypre, l’historique Gate 9 d’Omonia – à l’origine de la création du PAC Omonia en 2018 – a communiqué sur ses réseaux en réaction au meurtre d’Alkis, supporter d’Aris à Thessalonique. Le groupe prône un supportérisme vecteur de solidarité et de transformation sociale.

Le meurtre d’un jeune homme de 19 ans à Thessalonique, Alkis Kambanos, étudiant et fan de l’Aris, a noirci nos âmes. Il est absolument inimaginable qu’un jeune soit assassiné pour son identité de supporter, pour l’équipe qu’il aime, et ce quelles que soient les circonstances.

Le fait que le meurtre n’ait pas eu lieu dans un stade, ni un jour de match, ni dans un lieu de rassemblement de supporters, mais dans une ruelle du quartier par une nuit qui ne présageait rien de ce qui allait arriver, montre que cette forme de violence – qui ne se limite pas aux stades ou aux supporters – a pris des dimensions importantes.

C’est un phénomène social qui trouve ses racines dans un monde du sport dominé par un système défectueux et dans une société en décomposition et en déclin total. La recrudescence des violences de supporters en Grèce n’est pas sans rapport avec l’escalade générale de la violence dans la société – féminicides, crimes – reflet de la crise profonde du système conduisant au “cannibalisme social”.

Mais le principal responsable de la violence dans le sport est l’État. Avec l’intensification de la répression, le code de bonne conduite, l’interdiction des déplacements de supporters en Grèce ou encore la mise en place de la carte de supporter à Chypre, il a déplacé la violence dans les rues et les quartiers avec une intensité bien plus grande et les conséquences dramatiques qu’on connaît.

Le supportérisme, ce sentiment pur et romantique d’un fan pour son équipe, ses couleurs et son idéologie, n’a rien à voir avec les lâches et mortelles embuscades au couteau. Ce qui s’est passé à Thessalonique n’a rien à voir avec le supportérisme.

Pour nous, les stades et les tribunes doivent être des centres de lutte et de résistance contre la répression, la marchandisation du sport, les intérêts commerciaux, mais aussi les idéologies inhumaines comme le racisme et le nationalisme.

Si le mouvement des supporters organisés veut être un mouvement, il doit d’abord éliminer tout ce qui aliène et détruit les supporters pour devenir un espace de formation de principes et d’idéaux favorisant la solidarité avec les opprimés et la lutte pour un autre sport et un autre supportérisme. Un endroit où les supporters ne tuent pas pour la nourriture de leur maître, ne cherchent pas d’ennemis dans les autres clubs, mais se battent pour une autre société.

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