Alors que la ministre des Sports assurait au début de l’été que le Pass Sanitaire permettrait un retour à la normale dans les stades – c’est à dire sans jauge, sans masque et sans distanciation – force est de constater le tableau est loin d’être aussi idyllique. Le port du masque est déjà obligatoire dans plusieurs stades.
Depuis le 9 août dernier, le Pass Sanitaire est indispensable pour accéder à la plupart des espaces accueillant du public. Dans les stades, comme dans les lieux culturels, il est déjà exigé depuis le 21 juillet. Si certains groupes de supporters en ont refusé le principe, à cause de ce qu’il implique en terme de contrôle social et de recul des libertés, d’autres en ont accepté la contrainte justement parce qu’on leur a garantit en contrepartie de pouvoir animer les tribunes “comme avant”.
Le 20 juillet dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran avait confirmé en effet que « là où il y a le Pass Sanitaire, les personnes pourront enlever le masque, car ça veut dire qu’on est sûr que toutes les personnes qui rentrent sont vaccinées complètement ou ont un test très récent qui est négatif ». Une semaine après la reprise de la Ligue 1, on voit de plus en plus de cas où les autorités ne se contentent pas du Pass Sanitaire, censé être en vigueur pour l’instant jusqu’au 15 novembre prochain. Non seulement on peut légitimement craindre, vu la fâcheuse habitude du gouvernement de prolonger des dispositions vendues à la base comme temporaires, que le Pass Sanitaire ne disparaisse pas à cette date mais, en plus, que les gestes barrières drastiques refassent surface.
Pass Sanitaire et port du masque obligatoire: à Marseille et à Lens il y aura les deux
Dans les faits, le port du masque ne disparaît pas automatiquement avec le Pass Sanitaire. Il existe plusieurs exceptions qui peuvent vite ne plus en être. Au chantage gouvernemental “Pass Sanitaire = liberté”, il faut ajouter la variable des arrêtés préfectoraux. Les préfets ont toutes les latitudes pour imposer le port du masque obligatoire, s’il estime que les circonstances locales le justifient.
Concernant les stades, il n’a pas fallu attendre très longtemps pour voir des mesures prises par les préfets en plus du Pass Sanitaire. Le week-end dernier pour la reprise de la Ligue 1, à Montpellier pour la réception de l’OM, une jauge limitant le stade de la Mosson à 13 500 places a été imposée. Pour la deuxième journée, c’est le retour du port du masque obligatoire qu’on observe à Marseille, en plus de Lens où la décision de la préfecture de l’imposer à Bollaert pour l’intégralité de la saison a été prise dès la fin du mois de juillet. Au Vélodrome, où plus de 50 000 personnes – jauge demandée par le club – sont attendues pour la réception de Bordeaux, le port du masque sera obligatoire.
Face à la propagation du virus et de son variant Delta, ces mesures promettent de s’étendre à de nombreux départements. A Rennes, le port du masque sera aussi obligatoire aux abords du Roazhon Park, ainsi qu’à l’intérieur, deux heures avant le début de la rencontre et jusqu’à deux heures après. Le préfet d’Ille-et-Vilaine avait déjà publié un arrêté pour la 1ère journée de championnat aseptisant les abords du stade, en interdisant la consommation de boisson et de nourriture aux abords, en fermant les terrasses de café alentours et en interdisant aussi les stands et snacks ambulants.
Faire respecter l’obligation du port du masque, est-ce réellement applicable?
Même histoire en National 2 ou en National, comme par exemple au Stade Duvauchelle de Créteil où exceptionnellement le Red Star recevra Boulogne-sur-Mer et où le port du masque sera obligatoire. D’une manière générale on doute que cette obligation soit respectée à la lettre par l’intégralité du public. A Troyes par exemple, pour la réception du PSG à l’occasion de la 1ère journée, le port du masque était déjà obligatoire et à Bordeaux, il ne l’était que pour les supporters âgés de 12 à 17 ans, exemptés de Pass Sanitaire jusqu’au 30 septembre prochain. Une fois dans le stade, c’est encore plus difficile à contrôler.
Ce qui laisse penser qu’il y a une part d’effet d’annonce et que faire respecter cette obligation semble assez peu réaliste. D’autant que du côté des groupes les plus fervents des virages, le masque reste une entrave à l’animation et à la création d’ambiance. Néanmoins si ce port du masque n’était pas vraiment respecté dans les tribunes et qu’il venait à l’esprit des autorités de le faire appliquer strictement, à quel type de sanctions comptent-elles avoir recours? L’exclusion du stade? Généraliser les jauges et réimposer une distanciation? Résister, c’est prévoir.
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