Depuis l’arrêt des compétitions au début du mois de mars, d’âpres négociations pour parvenir à une baisse des salaires des joueurs ont été entamées par les dirigeants du football italien avec le syndicat des joueurs, l’AIC. A l’heure actuelle, aucun accord n’a été trouvé et l’avenir des footballeurs de Lega Pro (3e div.) et de Serie D (4e div.) inquiète de plus en plus.
Il y a des voix qui s’élèvent pour réclamer de la solidarité du sommet de la pyramide du football vers sa base. Dans la crise ouverte par la pandémie de Covid-19 pour l’industrie football, rien n’est moins sûr. Les enjeux sont différents pour les clubs de l’élite et pour ceux des divisions inférieures. Et donc pour les nombreux joueurs de ces divisions. La Lega Pro compte 60 équipes et la Serie D, où un grand nombre de joueurs sont rémunérés malgré le statut amateur de l’échelon, 166 équipes.
Accord inacceptable en Serie A
Les enjeux sont différents, mais les destins de tous ces clubs dépendent de ce qui va advenir des deux premières divisions: la Serie A et la Serie B. Pour l’instant, les clubs de Serie A sont divisés quant à une reprise de la compétition. Certains présidents comme celui de Brescia y sont fortement opposés. D’autres n’envisagent pas de ne pas reprendre, arguant d’un désastre financier en cas de non reprise. Dans tous les cas, la crise va laisser des traces sur les trésoreries, et l’annonce de la baisse d’environ 28% de la valeur marchande des joueurs ne les laisse pas entrevoir un renflouement des caisses lors du prochain mercato. C’est pour ça que les clubs de Serie A poussent au gel des salaires des joueurs. La récente décision des clubs de Serie A de baisser de 33% le salaire annuel brut en cas de non reprise, et de 17% en cas de reprise, a provoqué un tollé. L’Associazione Italiana Calciatori s’oppose formellement à ce qu’elle considère comme une manière pour les clubs de “faire payer aux joueurs la crise du coronavirus”.
Mais la situation pour les joueurs des divisions inférieures pourrait être bien pire. Selon Damiano Tommasi, même si toute reprise est soumise à l’aval des autorités et à une nette amélioration de la situation sanitaire, un redémarrage des compétitions est la seule manière de limiter les dégâts, notamment les faillites de clubs. Mais cette éventuelle reprise sera techniquement, et surtout éthiquement, compliquée dans les régions les plus touchées par le virus, notamment au nord du pays.
Vers un chômage massif en Lega Pro?
Sur le site SoFoot.com, Tommasi déclare que le syndicat travaille aussi avec la Fédération Italienne pour voir dans quelle mesure il est possible d’aider “ces joueurs qui pourraient avoir de gros ennuis s’ils ne reçoivent pas de salaires pendant un, deux ou trois mois, car ils gagnent moins que les autres“. Au média RaiNews24, il avait rappelé les conditions salariales en Lega Pro où “70% des joueurs gagnent moins de 50 000 euros bruts par an“. Puis d’ajouter à propos des pistes envisagées pour aider ces joueurs: “d’une manière générale, nous essayons de comprendre s’il sera possible d’utiliser une partie des ressources économisées à l’échelon supérieur, pour garantir la protection de ceux qui, en Lega Pro, en Serie D et en football féminin, doivent entretenir leur famille avec de très faibles revenus“. Ce qui revient à compter sur la générosité des clubs les plus riches, et ce n’est pas ce qui les caractérise le mieux. Un chômage massif dans ces divisions n’est malheureusement pas à exclure.
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