Roman Zozulya, dur dur d’être un nazi

L’attaquant ukrainien Roman Zozulya devra s’y préparer à chaque transfert. Ses accointances avec les milices néo-nazies engagées dans la Guerre du Donbass le poursuivent et sont loin de plaire à tous les supporters. Dernière en date, la Federación de Peñas de l’AD Alcorcón qui s’oppose catégoriquement à sa venue.

Bis repetita pour Zozulya! Alors qu’il semblait sur le point de signer à Alcorcón, club de Segunda Division, la levée de bouclier de l’ensemble des groupes de supporters a interrompu le processus. Et le club, selon les médias espagnols, serait déjà en train de chercher d’autres pistes. Le club de la banlieue madrilène préfèrerait bien réfléchir à deux fois avant d’enrôler un tel personnage. Roman Zozulya est certes libre – donc gratuit – après quatre saisons passées à Albacète, mais le recruter n’est pas sans risque.

Les Bukaneros du Rayo Vallecano lui avait joliment pourri la vie il y a de ça deux saisons lors de la visite d’Albacète en championnat. Et ils l’avaient déjà, trois ans et demi auparavant, fait repartir en quatrième vitesse de Vallekas où il venait de poser ses valises, prêté par le Bétis. La raison, la sympathie affichée par Zozulya envers la mouvance nazie ukrainienne, appuyée par divers clichés notamment celui il prend la pose à côté d’une image de Stepan Bandera – figure du nationalisme ukrainien ayant collaboré avec le IIIe Reich – ou encore celui où il apparaît vêtu d’une tenue paramilitaire, utilisée dans les clips de recrutement du Bataillon Azov, dont il fait l’éloge. Même si, à force, Zozulya prétend ne pas être nazi, enfilant le costume de la victime et affirmant être “seulement patriote”.

Zozulya not welcome

Quatre ans après la Rayo Vallecano, il fallait qu’il retombe sur un club dont les groupes de supporters sont ancrés à gauche et antifascistes. A Vallekas, la mobilisation s’était avérée payante. Les différentes peñas d’Alcorcón ont sûrement ce précédent en tête pour empêcher que la transaction aille à son terme. Des groupes comme la Peña La Previa et la Sección Petaka ont aussi exprimé leur opposition radicale à voir débarquer Zozulya à Alcorcón: “Roman Zozulya n’est pas un simple patriote et rien d’autre, c’est un fasciste qui soutient le Bataillon Azov, un groupe paramilitaire et nazi ukrainien.” Outre son affection pour Bandera et son soutien au Bataillon Azov, le communiqué de la Federación de Peñas ajoute aussi “la proximité avec les ultras du Dnipro d’idéologie néo-nazie” ou encore sa sympathie avec le mouvement néo-fasciste Casa Pound”. Voilà qui fait un CV d’ultra-droite assez chargé.

La communiqué entend bien faire comprendre de façon assez ferme aux dirigeant que Zozulya “n’a sa place ni dans notre club, ni dans notre ville.” Les supporters rappellent au passage qu’Alcorcón, “ville dortoire du sud de la capitale, s’est toujours distinguée par son caractère ouvrier et multiculturel“. La direction du club alfarero n’est pas épargnée. “Que la signature ait lieu ou pas, nous considérons que c’est une faute grave des dirigeants de l’Agrupación Deportiva Alcorcón d’avoir mis en haut de la pile le nom de ce joueur en sachant à l’avance quel était son bord politique et connaissant le ressenti de la majorité des habitants de notre ville.” Les Peñas sont claires, la lutte contre le fascisme fait partie des choses avec lesquelles elles ne négocieront pas.

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