Les 10 et 11 juin à Rimini avaient lieu la finale et les matchs de classement du FENIX Trophy. Une édition survolée par le protest club mancunien et qui a mis à l’honneur huit clubs européens et non-professionnels, leur permettant de créer des liens. Pari tenu.
L’aventure avait commencé le 22 septembre dernier à Hambourg avec la victoire du Prague Raptors FC sur le terrain du HFC Falke. Quelques neuf mois plus tard, le club tchèque s’est retrouvé en finale pour clôturer la compétition face au FC United of Manchester, venu avec un gros contingent de supporters et favori désigné du FENIX Trophy. L’équipe anglaise s’est imposée logiquement 2 buts à 0. Une cinquième victoire en cinq matchs, 23 buts marqués et 3 encaissés pour les Red Rebels qui n’ont à aucun moment galvaudé ce trophée amical. Neil Reynolds, le manager, avait annoncé la couleur en affirmant que l’objectif était clairement de jouer la compétition pour la gagner. Le contrat a été rempli par ses joueurs.
Le bronze pour Brera
A Rimini, le week-end final a commencé le vendredi soir avec le match pour la troisième place opposant les deux équipes italiennes engagées. L’ASD Lodigiani 1972 – club romain connu pour son école de foot qui a notamment vu passer Francesco Totti – et le Brera FC, venu de Milan. Sur le papier, Lodigiani qui évolue en Promozione (6e division) partait avec un avantage sur son adversaire qui joue une division plus bas. C’est pourtant l’équipe milanaise, dont le président Alessandro Aleotti est à l’origine du FENIX Trophy, qui l’a emporté aux tirs aux buts. Une victoire qui met un peu de baume au cœur au Brera FC dont la saison a été ponctuée d’une relégation.
Le CD Cuenca-Mestallistes de Valence a connu un sort similaire. A peine promu en Primera Regional, le club d’actionnariat populaire qui a pour président d’honneur le grand Mario Kempes redescendra à l’étage inférieur la saison prochaine. Dans ce Fenix Trophy, l’équipe valencienne a défendu crânement sa chance obtenant ses deux seuls succès à l’extérieur sur le terrain de Lodigiani et du Prague Raptors. Preuve qu’une autre place que la dernière du Groupe A était largement accessible. Mais pour cela il n’aurait pas fallu faire chou blanc à domicile.
Pour le match de la 7/8e place, le CD Cuenca-Mestallistes a été opposé au DWS Amsterdam qui avait déclaré forfait lors de la phase de groupes. L’équipe hollandaise, modeste 9e de son championnat – la 2e Klasse (7e division) – s’est imposée 4 buts à 2 dans ce qui restera le match le plus spectaculaire du week-end au Stade Romeo-Neri de Rimini. De quoi regretter de ne pas l’avoir vu un peu plus à l’œuvre. Dans l’autre match de classement, l’AKS Zły, club autogéré de Varsovie, est venu à bout du HFC Falke accompagné de nombreux fans, aux pénaltys (2-2 à l’issue du temps réglementaire). Une jolie 5e place pour le représentant polonais de l’épreuve qui avait servi de punching-ball au FC United durant la phase de groupes (battu 6-1 à domicile et 10-0 à Broadhurst Park).
Au-delà du résultat sportif
Le classement final du FENIX Trophy se présente donc ainsi: 1/FC United (Angleterre) 2/Prague Raptors (Rép. Tchèque) 3/Brera FC (Italie) 4/ASD Lodigiani (Italie) 5/AKS Zły (Pologne) 6/HFC Falke (Allemagne) 7/DWS Amsterdam (Pays-Bas) 8/ CD Cuenca-Mestallistes (Espagne). Mais l’objectif de cette compétition européenne amicale, la première du genre, était ailleurs. Pour les clubs qui ont participé – qui justifient d’ailleurs tous d’engagements sociaux en-dehors du terrain – il s’agissait avant tout de nouer des liens et de mettre en avant une autre vision du football que celle véhiculée par le football moderne.
Devant le fossé toujours plus grand qui se creuse entre les clubs privatisés et les supporters, le FENIX Trophy a réussi le pari de réunir huit équipes attachées à l’ancrage local et communautaire, aux valeurs de partage et de solidarité par delà des frontières. La réussite du FENIX Trophy tient aussi au sens de l’accueil de toutes les équipes qui, à chaque fois qu’elles recevaient un adversaire, prenaient en charge les frais d’hébergement, de nourriture et de transport de leur adversaire. Un projet ambitieux monté avec finalement peu de moyens et qui en appelle d’autres dans le futur. Il se dit que pour la prochaine édition, les organisateurs aimeraient augmenter le nombre d’équipes. La fête populaire du football amateur a donc de beaux jours devant elle.
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