Le contrat d’Unai Etxebarria résilié par le Granada CF suite à son soutien aux prisonniers d’Altsasu

La nouvelle est tombé ce 27 août. Unai Etxebarria, qui était sous le coup d’une procédure disciplinaire depuis la fin du mois de juillet, n’est plus un joueur du Granada CF qui a résilié son contrat, cédant définitivement à la requête des élus de la formation ultra-nationaliste Vox.

Qui pense encore que le football n’est pas politique? Depuis le début de cette affaire déclenchée après la publication d’images montrant Unai Etxebarria, troisième gardien du Granada CF, arborant un t-shirt mentionnant “Etxera. Altsasukoak aske. Stop montajes policiales!” Soit, “A la maison. Liberté pour ceux d’Altsasu. Stop aux montages policiers!” Pour rappel, ceux d’Altsasu sont huit jeunes condamnés à de lourdes peines de prison (de 2 à 13 ans) suite à une rixe avec des agents de la Guardia Civil en octobre 2016.

Une machine médiatique s’était alors mise en branle avec divers cadres de Vox aux manettes, qualifiant le joueur de “pro-etarra” et exigeant des sanctions de la part du club andalou dont il porte les couleurs. Une dizaine de jours plus tard, le club ouvrait une procédure disciplinaire contre son joueur, sans communiquer et, pire, laissant le soin à Vox d’alerter la presse qui a diffusé massivement l’information. Montrant encore une fois à quel point l’attitude du Granada CF a été déplorable du début à la fin vis à vis de son joueur, alors qu’elle tolère plus que largement les élans nationalistes répétés de Roberto Soldado, l’attaquant-vedette de l’équipe.

D’ailleurs, le club de Grenade est si mal à l’aise avec cette répression pure et simple qu’il laisse circuler une version officielle qui résume le départ d’Unai au seul fait d’une résiliation à l’amiable, à l’arrivée de sa dernière année de contrat. Le but étant de libérer la voie au gardien portugais Andorinha et au jeune Arnau Fabrega. Un départ qui ne serait donc uniquement motivé par des questions sportives auquel il est bien difficile de croire au vu de la procédure disciplinaire qui était en cours.

Le joueur n’a pas encore communiqué sa version des faits. Peut-être ne jugera-t-il pas utile de le faire. En attendant, dans ce contexte où les sportifs de haut niveau prennent de plus en plus la parole, que ce soit contre les injustices ou les crimes policiers, son geste de solidarité envers les huit condamnés d’Altsasu est à saluer. On attend avec un certaine impatience la réaction de l’AFE, le syndicat des footballeurs espagnols, qui n’avait pas hésité à soutenir le sympathisant néo-nazi Roman Zozulya, pris à parti par les supporters du Rayo en 2019.

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