Banderole dénonçant le “permis de tuer” au dernier match de la saison du MFC 1871

Dimanche 12 juin au Stade Louis Lumière (Paris 20e), le MFC 1871 bouclait sa saison avec le 2e tour de la Coupe de France, perdu face aux Enfants de la Goutte d’or. A cette occasion, les supporters ont déployé une banderole dénonçant l’extension de la légitime défense policière.

Depuis le début de l’année, quatre personnes au moins ont trouvé la mort suite à des tirs de la police dans le cadre de refus d’obtempérer, a rappelé sur Facebook le club autogéré de l’Est parisien autant engagé contre le football moderne que contre le fascisme ou les violences policières. Un message – dédié à Fadjigui et Boubacar, Jean-Paul, Rayana et tous les autres – qui fait écho à la triste actualité et aux nombreuses affaires de tirs mortels de policiers en réponse à des refus d’obtempérer, notamment à Paris.

Les supporters du MFC 1871 referment victorieusement le dossier du tifo de novembre 2019. (Photo MFC-EFE Sports 23.04.2022 / Facebook)

Fidèle à leurs convictions militantes, les supporters du MFC 1871 ont tenu à protester contre le permis de tuer dont jouit de plus en plus l’institution policière derrière leur revendication de voir le cadre de la légitime défense être étendu. Le club avait déjà été la cible d’une campagne répressive menée de concert par l’extrême-droite identitaire, la Fédération Française de Football (FFF) et les syndicats de police après l’histoire du tifo qui avait déclenché des sanctions et une plainte policière finalement classée sans suite. La commission de discipline du District de Seine-Saint-Denis avait quand même sanctionné le MFC 1871 – qui avait fait appel – pour “apologie de la haine”: un an ferme de suspension de terrain et à 800 euros d’amende.

Depuis la loi de Sécurité Publique de février 2017 qui a assoupli – sous la présidence de François Hollande – la définition stricte de la légitime défense, le nombre de morts sous les balles de police s’élève à 21. Pour info, le média indépendant Basta! en dénombre 17 entre 2002 et 2017. La période actuelle, marquée par un intense travail de lobbying des principaux syndicats de policiers autour de la notion de présomption de légitime défense, n’annonce aucune inversion de cette tendance.

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