Grèce: Le Premier Ministre Mitsotákis déclare la guerre aux organisations de supporters

Ce mercredi 16 août, à la sortie d’une entrevue avec Aleksandr Čeferin, président de l’UEFA, Kyriákos Mitsotákis a annoncé la prochaine dissolution de l’ensemble des groupes de supporters du pays et leur remplacement par des associations uniques sous le contrôle officiel des clubs. Vers la fin de l’indépendance du supportérisme en Grèce?

Le gouvernement de Mitsotákis avait déjà durci le ton, suite à l’assassinat d’Alkis Kampanos par des hooligans du PAOK , et annoncé une série de mesures répressives contre les groupes de supporters. Neuf jours après la mort de Michalis Katsouris, supporter de l’AEK, tué au cours d’un violent raid mené aux abords du stade Agiá Sofiá par une coalition de hooligans du Dinamo Zagreb et du Panathinaikos, la réponse du gouvernement ne s’est donc pas faite attendre.

Suite à leur entrevue – à laquelle ont aussi pris part les dirigeants du Panathinaikos, de l’Olympiakos, de l’AEK et du PAOK – au Palais Maxímou, Mitsotákis et Čeferin se sont présentés face à la presse. Mitsotákis a déclaré que les organisations de supporters, dont certaines existent parfois depuis plusieurs décennies, et leurs multiples sous-groupes allaient disparaître. Le projet gouvernemental est de les remplacer par une association unique, hébergée au siège de chaque club.

Mode Thatcher activé

J’ai parlé à de nombreuses reprises avec le premier ministre grec, ouvertement et avec autocritique, et nous savons ce que nous devons faire”, a promis Aleksandr Čeferin, qui a qualifié les violences hooligans de “cancer du football”. Avant d’embrayer sur un classique: “Ces personnes ne sont pas des supporters. Ils utilisent le football pour défendre leurs idées. Nous ferons davantage pour lutter contre ce phénomène.” Du Thatcher dans le texte, quarante ans plus tard.

De la même manière, il s’agit d’instrumentaliser politiquement un drame pour justifier des mesures radicales et un durcissement policier. Mitsotákis a ainsi annoncé que la police allait dorénavant être en charge du contrôle des différents accès aux tribunes occupées par les organisations de supporters “posant problème”. Il n’hésite pas à menacer de fermer les tribunes en cas de récidive. Mitsotákis a ajouté une menace “ultime”: celle d’exclure les clubs des compétitions européennes.

Même s’il a exprimé le souhait de ne pas en arriver là, le Premier Ministre conservateur anticipe une réaction face à la dissolution annoncée des organisations. La Gate 13 du Panathinaikos, fondée en 1966, la Gate 4 du PAOK en 1976 ou encore l’Original 21 de l’AEK en 1982, sont des monuments du football grec. Mitsotákis leur a déclaré la guerre de façon uniforme. Bien qu’il soit divisé et rongé par des rivalités sanglantes, le monde des tribunes ne va certainement pas rester sans réponse face à cette attaque sans précédent.

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*