Depuis fin octobre, la situation semblait bloquée. La fondation religieuse Cavalieri di Colombo, propriétaire du terrain occupé par l’Atletico San Lorenzo, faisait la sourde oreille face à la mobilisation de tout le quartier pour empêcher sa transformation en complexe privatisé. Mais aujourd’hui un accord a enfin été trouvé.
“Le terrain historique de football à 11 sera sauvegardé et sa surface de jeu sera même améliorée et homologuée pour permettre la tenue de matchs officiels de toutes les catégories de jeunes. Les autres installations sportives, les terrains de football à 7 et à 5, seront également préservées, maintenant la vocation sociale du complexe sportif grâce à une mise à disposition gratuite jusqu’à 19 heures.” C’est sur les réseaux sociaux que l’Atletico San Lorenzo a annoncé la bonne nouvelle qui récompense deux mois de bataille, depuis qu’un jour d’octobre les jeunes du club ont eu la désagréable surprise de trouver des barrières de chantier sur leur terrain d’entraînement du Campo Benedetto XV.
L’utilité sociale plus forte que les intérêts privés
L’abnégation collective a fini par payer. C’est une belle victoire à mettre au crédit du petit club romain. “Ce n’est que grâce à leur soutien, et à celui de toutes les personnes qui nous ont soutenus ces derniers mois, en premier lieu les membres de notre club populaire, les sportifs masculins et féminins, et les familles de nos jeunes footballeurs, que nous avons pu obtenir ce résultat important.” Mais la victoire n’aurait probablement pas été possible sans le soutien de l’ensemble de gens qui font vivre ce quartier populaire de la capitale: des habitants qui ont accroché des banderoles “Il campo non si tocca” (“Pas touche au terrain”) à leur fenêtre, aux nombreuses associations locales qui ont soutenu la lutte. L’Atletico San Lorenzo ne manque pas de les remercier dans son communiqué titré “Habemus campo”, tout comme la municipalité Rome II, “pour son précieux travail de médiation“.
La fondation Cavalieri di Colombo a fini par céder devant l’impopularité de son projet de remplacer le terrain à 11 par un parking privé réservé à la future clientèle de terrains de padel. Un projet qui était à l’évidence déconnecté des aspirations du quartier, et en pleine contradiction avec l’histoire sociale du Campo Benedetto XV, construit dans les années 20 afin d’être mis gratuitement à disposition des jeunes de San Lorenzo. Il va donc pouvoir retrouver son utilité initiale, au service du quartier. “Toutes les activités de notre club, des autres associations sportives et des établissements scolaires qui utilisent le complexe pourront reprendre“. En cette fin d’année, cette victoire est un beau cadeau.
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