A Nîmes, les ultras ne lâchent rien et mettent la pression sur Rani Assaf

Après la trêve internationale et la parenthèse de la Coupe de France, c’est le retour du championnat de Ligue 2 aux Costières avec la réception de Quevilly-Rouen. Les différents groupes de supporters appellent au boycott du match et à un rassemblement contre “la politique méprisante de Rani Assaf”.

C’est une “mobilisation générale” initiée par les trois groupes de supporters: les Gladiators Nîmes 1991, les Nemausus 2013 et le Club Central des Supporters du Nîmes Olympique. Le rendez-vous est donné ce samedi 20 novembre à 16h sur le parvis de la Maison Carrée. Le peuple nîmois est invité à venir massivement exprimer sa colère. “Avec ce rassemblement et l’opposition qu’il va engendrer, nous espérons ramener Assaf à la raison. Mais on part de très loin…” nous explique Guillaume des Gladiators, qui tient aussi blog Le Petit Chose, et qui mise sur une affluence conséquente aujourd’hui. “On espère vraiment être nombreux et réunir tous les mécontents, quelque soit le degré de mécontentement, pour pouvoir faire bouger les choses.

Cette mobilisation intervient dans le contexte d’une première partie de saison marquée par quelques boycotts de match, comme ce sera encore le cas contre Quevilly-Rouen. Mais cette stratégie n’est pas une fin en soi et apparaît plus comme une arme parmi d’autres. “Beaucoup de gens veulent boycotter, beaucoup d’autres disent que la place des supporters est au stade quoi qu’il arrive. Donc il faut composer avec tout ça. On a opté pour des actions un peu “coup de poing” et ce rassemblement en fait partie, comme les boycotts. Après un premier boycott en début de saison, on a lancé un gros appel à venir en Pesage Est qui a été bien suivi, pour montrer que c’est nous qui dictons la vie des tribunes. Il s’agit plus d’actions ponctuelles que d’un boycott durable qui s’affaiblirait dans le temps.” défend Guillaume.

“Assaf s’est employé à détricoter tout ce qui avait marché depuis trois saisons”

Les griefs des supporters envers le président Rani Assaf, et sa gestion aussi autoritaire qu’hasardeuse, sont nombreux et ne datent en effet pas d’aujourd’hui. Devenu actionnaire majoritaire en 2015 puis président en 2016, Assaf a rapidement vu son crédit s’épuiser auprès des supporters. Il faut dire que le transfuge de Free, qui ne connaissait pas grand chose au football et encore moins à l’histoire nîmoise, a tout fait pour. Sa décision unilatérale de changer le logo historique du club en 2017 avait ouvert ce conflit qui s’est durci au fil du temps et des décisions d’Assaf. “On ne le savait pas encore, mais cet épisode du logo était annonciateur des problèmes avec Rani Assaf et de son irrespect pour l’identité du club et pour les supporters.” poursuit Guillaume.

Les groupes de supporters avaient convoqué une conférence de presse le mercredi 10 novembre pour expliquer précisément leur position face à ce qu’ils appellent une “descente aux enfers”, résultat de la politique d’Assaf. “Alors que nous vivions les plus belles heures de ces trente dernières années, beaucoup avaient l’étrange impression que quelque chose ne tournait pas rond en coulisses: une stratégie d’entreprise au rabais, une gestion humaine désastreuse avec les employés du club, le mépris profond des supporters et de l’identité du club comme de la ville. […] Rani Assaf s’est employé à détricoter tout ce qui avait marché depuis trois saisons.” lit-on dans le texte de la conférence de presse.

Le président se voit aussi reprocher de ne jurer que par le futur stade et les potentiels revenus qui seront générés par l’opération immobilière. Pendant ce temps, actuel 13e de Ligue 2, la situation du Nîmes Olympique semble être passée au second plan. Ce qui a le don d’inquiéter ses propres supporters. “Le NO donne le sentiment d’être à l’abandon, de vivoter en attendant de servir de caution pour un projet qui le dépasse. […] Cette situation n’est pas une mauvaise passe sportive, c’est une grave crise dont Rani Assaf est le principal responsable!” La vision libérale d’un football dénué de passion portée par l’omnipotent président apparaît aux antipodes de celle défendue par les supporters des Crocos.

La fermeture du centre de formation sur décision d’Assaf qui lui privilégie, pour faire émerger des jeunes joueurs, une stratégie basée sur le trading. C’est la pépinière nîmoise qui disparaît et avec un des ciments de l’identité du club. “On ne verra plus jamais de Renaud Ripart, plus jamais de génération dorée comme celle qui nous a fait monter en Ligue 1.” déplorent les trois groupes de supporters qui restent persuadés qu’un modèle mêlant modernité et respect de l’identité du club est possible. C’est cette identité qui va s’exprimer et se défendre dans la rue ce samedi. “Le mécontentement a dépassé nos groupes respectifs pour se propager chez une majorité de supporters” assurent-ils. L’ancien joueur Nicolas Bayod (2007-2010) a également envoyé une vidéo de soutien à la mobilisation. En tous cas, loin de les user ou les affaiblir, Guillaume l’assure, cette mobilisation ne peut que renforcer les groupes de supporters. “Nîmes est une petite ville, donc les actions qu’on y mène auront des répercussions positives, sur nos activités et sur nos effectifs. Après c’est un équilibre à trouver entre la mentalité ultra qui nous est spécifique et les attentes du public qui sont autres. On verra dans le temps. Mais la priorité reste de sauver le club qui est en danger de mort, car le groupe ne peut pas vivre sans.”

1 Trackback / Pingback

  1. “Rani Assaf se contente d’une gestion au rabais en attendant l’eldorado du nouveau stade” | Interview de Guillaume des Gladiators Nîmes 91 – Dialectik Football

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*