Cette saison, la Tercera Division était gâtée en terme de clubs de fútbol popular. Avec six clubs engagés, l’occasion d’observer d’un peu plus près cette division amateur avait de l’intérêt. Niveau sportif les résultats mitigés sont contrebalancés par la performance exceptionnelle de l’UC Ceares et la saison réussie du Xerez DFC qui a honoré son statut de favori.
Le CAP Ciudad de Murcia, l’UC Ceares, le Poli Almeria, le Xerez Deportivo FC, l’UD Ourense et le Stadium Avilés avaient la charge de défendre les couleurs du de fútbol popular sur les terrains du quatrième niveau du football espagnol. La saison n’a pas été vécue pareil par tous. Si Murcia est parvenu à se maintenir, Avilés, Ourense et Almeria ont tous trois été relégués à l’échelon régional.
Quelle saison de l’UC Ceares pour son 75e anniversaire !
Les Teyeros avaient fini la saison passée émoussés. L’interruption définitive des compétitions amateurs était presque tombée à pic. Le coach Alberto Menéndez n’avait, d’un commun accord avec le club, pas reconduit son contrat après cette saison délicate. Pablo Busto, venu du Racing de La Guia, l’a remplacé. Les signatures de Madeiro en attaque et de David Blanco en défense, annonçaient les intentions sportives du club gijonés. Mais l’objectif du début de saison pouvait difficilement être autre chose qu’assurer rapidement le maintien et éviter de se faire peur.
Mais très vite, l’UC Ceares de Pablo Busto a compris qu’elle pouvait nourrir d’autres ambitions. Sept victoires consécutives, toutes par un but d’écart, entre décembre et janvier l’ont solidement installé en tête de la poule. Dans une interview donnée au site El Futbol Popular, le coach déclarait alors “Je pense que nous sommes une équipe très inconfortable pour nos adversaires lorsque nous n’avons pas le ballon, ce qui est la chose la plus difficile à réaliser.”
Les Teyeros finiront leader de la première phase avec seulement deux défaites en 20 matchs, devant le Real Avilés, une SAD avec un homme d’affaire à sa tête et un plus gros budget. Outre la fierté supplémentaire de devancer sur le terrain les clubs organisés en entreprises privées, l’UC Ceares a surtout fait preuve d’une grande maîtrise, demeurant invaincu à domicile dans son stade de La Cruz (les matchs contre le Stadium Avilés et Mosconia ont été délocalisés à Lloreda). Un petit comble l’année où les nombreuses restrictions sanitaires ont empêché les supporters de jouer leur pleinement leur rôle de douzième homme.
La seule défaite concédée à La Cruz est intervenue lors de la deuxième phase face à l’E.I San Martin (1-4). Un simple contre-temps sur la route du sacre. Le titre de champion de Tercera, les Teyeros sont allés le chercher la journée suivante sur le terrain de L’Entregu. Une victoire mémorable 2-0, avec des buts marqués par Aitor Cañedo et Juan Carlos, deux des “survivants”, avec le goal Kike, de cette saison 2013/14 où l’UC Ceares avait vu la montée en Segunda B lui échapper en Play-off.
C’est un exploit, mais pas un hasard
Pour son dix-huitième engagement d’affilée en Tercera Division, l’équipe asturienne a tout simplement réalisé la meilleure saison de son histoire. Hormis une 3e place exceptionnelle en 2013/14, elle n’avait jamais fait mieux qu’une 6e place. C’était lors des saisons 2014/15 et 2017/18. Il faut bien comprendre que, si la performance de l’UC Ceares tient de l’exploit, elle ne doit rien au hasard. C’est là toute la force d’un club populaire de quartier qui est géré par ses supporters depuis 2011 et s’appuie sur un fonctionnement sain et des valeurs de solidarité.
Un effectif majoritairement renouvelé présente toujours des risques, mais les recrues ont répondu présent du début à la fin. Mario Buelga, David Blanco, Juan Cueto, Héctor Zuazua, joueur de champ le plus utilisé de la saison, ou encore le meilleur buteur Madeira ont très vite formé un collectif performant avec les rescapés de la saison passée: Kike, Pelayo, Llerandi, Aitor Cañedo et Juan Carlos, le capitaine. A mi-saison, ce dernier expliquait la réussite des siens par la très bonne ambiance qui régnait dans le vestiaire ainsi que le parfait alliage entre “les jeunes, qui t’apportent de l’espoir et de la fraîcheur, et les plus anciens qui ont l’expérience de la division.”
Logiquement élu meilleur entraîneur de Tercera Division asturiana par le site futbolasturiano.es, Pablo Busto a aussi une grande responsabilité dans ce succès. C’est comme si l’humilité du jeune coach était taillée pour l’UC Ceares. Lui qui déclarait attendre de ses joueurs avant tout “de l’engagement et de l’audace” et vouloir les voir prendre du plaisir avec le ballon mais aussi en phase défensive: “qu’ils aiment défendre, qu’ils savent “souffrir” dans ce sens“. Des valeurs qui leur seront indispensables la saison à venir.
Le Xerez DFC au rendez-vous
Après être passé tout près de la montée en Segunda B la saison précédente, le Xerez Deportivo FC entamait ce nouvel exercice dans la peau d’un favori. Mais pour ne banaliser ses résultats n’oublions pas que le club n’a été fondé qu’en 2013 par des supporters réunis autour de la plateforme « Salvemos al Xerez » créée suite aux gros problèmes financiers du CD Xerez, alors au bord de la disparition. Finalement racheté, le CD Xerez avait été maintenu en Tercera. Mais très vite, fort de ses nombreux socios, le Xerez Deportivo FC est parvenu à se hisser au niveau de son rival, jusqu’à le dépasser. La saison prochaine, pour la première fois de sa jeune histoire, le Xerez DFC évoluera au-dessus du CD Xerez qui restera en Tercera RFEF.
A l’aube de cette saison historique, le club andalou avait mis les moyens pour être à la hauteur de ses ambitions. L’arrivée sur le banc de José Pérez Herrera en fait partie, tout comme les signatures des expérimentés Mayor et Bruno Herrero qui, chacun à leur niveau, ont contribué à la montée du Xerez DFC. Mayor, qui a une solide expérience professionnelle, a terminé meilleur buteur de l’équipe, quant à Bruno Herrero, on pourrait penser qu’il a eu un rôle plus important au sein du vestiaire que sur le terrain. Mais ce serait oublier qu’il est l’auteur d’une égalisation cruciale face à San Roque, lors de la deuxième phase, permettant au club azulino de garder les cartes en main. Tous les deux, avec les recrues Oca et Javilillo, ont additionné leur expérience à celles du milieu Antonio Bello (35 ans), et du défenseur nigérian Edet (30 ans), adoré des socios qui l’ont élu meilleur joueur de la saison précédente.
Une montée en puissance
Le Xerez DFC a obtenu son accession en Segunda RFEF sur le terrain de Puente Genil (2-4) là où les Xerecistes avaient commencé leur saison en Copa RFAF (la coupe d’Andalousie). Les joueurs y sont allés chercher la délivrance au bout d’une saison relativement mal entamée. Éliminés en 1/2 finale de cette Copa RFAF, les Azulinos étaient 6e après 7 journées! Après un triste match nul face à la lanterne rouge, ils présentent alors un bilan inquiétant: 2 victoires, 2 nuls, 3 défaites et déjà 7 points de retard sur la tête du classement occupée par le rival du CD Xerez. Mais ces trois revers seront les seuls de la première phase.
Petit à petit, devant Camacho la défense azulina s’est solidifiée autour d’Oca et des deux latéraux Marcelo et Fran Avila. Onze petits buts encaissés lors de la première phase, dont seulement quatre lors des matchs retour (sachant que sur ces quatre buts, trois ont été encaissés lors du dernier match face à Cabecense). Avec une série de 12 matchs sans défaite, dont 10 victoires, les hommes de Pérez Herrera vont redresser la barre et retrouver un niveau plus conforme aux attentes, en prenant 23 points sur 27 possibles lors des matchs retour! D’inquiétants, ils deviennent impressionnants et, au soir de la 15e journée, ils s’installent en tête de cette poule, la plus relevée de ce Groupe 10 de Tercera Division, devant le CD Xerez et le Ceuta FC.
Pérez Herrera intègre les jeunes
Touchés par l’épidémie de Covid-19 au début de la deuxième phase, les Azulinos ont réussi à traverser ces vents contraires. L’accession à la Segunda RFEF s’est jouée à peu de choses. Mais l’équipe de Pérez Herrera était supérieure à ses adversaires sortis en tête de l’autre sous-groupe: San Roque, Puente Genil et Lucena qui avait éliminé le Xerez DFC la saison passée en play-off et contre qui régnait un petit sentiment de revanche. Sur les six matchs de la deuxième phase, le Xerez DFC a encore accroché quatre victoires.
Avec pourtant un effectif resserré, Pérez Herrera a su se créer une profondeur de banc en puisant dans la cantera comme dans l’équipe réserve d’où vient le jeune gardien César qui a pu jouer ses premières minutes en équipe fanion. Profitant notamment de la possibilité d’effectuer cinq remplacements, le coach azulino n’a pas hésité à intégrer et à offrir du temps de jeu à plusieurs jeunes joueurs de 18/19 ans formés au club comme le défenseur Hugo, l’attaquant Pepe Sainz qui a déjà profité de trois bouts de matchs pour ouvrir son compteur chez les “grands”, ou encore le milieu Borja Benitez. Celui qu’on nomme Beni est incontestablement la révélation. Il a crevé l’écran lors de ses dix apparitions et serait déjà dans le viseur de formations professionnelles. Avec l’intégration de ces jeunes joueurs, Pérez Herrera prépare l’avenir. Et l’avenir, ça commence la saison prochaine.
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Qué orgullosos estamos de pertenecer a la misma familia que @UnionistasCF, @UCCeares y @XerezDFC. Sois un orgullo para el #fútbolpopular y el año que viene lo seguiréis demostrando en 1ª y 2ª División de la RFEF.
¡Felicidades por vuestros éxitos, los sentimos como propios!
— Orihuela Deportiva (@CFPOrihuelaDva) May 10, 2021
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