Il y a de ça un mois, Borja Valero annonçait mettre un terme à sa carrière professionnelle à l’âge de 36 ans. Une rumeur envoie aujourd’hui l’emblématique meneur de la Fiorentina jouer en amateur sous les couleurs du Centro Storico Lebowski. Rêve ou réalité?
Selon plusieurs médias italiens, le milieu de terrain espagnol, formé au Real et qui compte plus de 300 matchs en Série A, pourrait rejoindre l’un des premiers clubs de calcio popolare, en tous cas l’un des plus célèbres: le CS Lebowski. Après plus de dix ans d’existence, le projet du club florentin, mis sur pied par des fans de la Fiorentina hostiles au football moderne, a mûri. L’équipe première évolue en Promozione, soit le 6e échelon du football italien. Et ses valeurs sont intactes, avec son école de foot gratuite et ses ultras, les Ultimi Rimasti, à la fois membres et propriétaires de ce club sans chef.
Au delà du coup de projecteur qu’aurait une telle signature pour le football amateur, mais aussi pour la promotion du calcio popolare, c’est l’histoire d’un rendez-vous romantique. De ce romantisme dont on ne trouve plus que des vestiges dans le football d’aujourd’hui, à travers certaines personnalités atypiques ou à travers certains clubs amoureux d’autre chose que des paillettes et des profits. Imaginer Borja Valero au Lebowski, ça ne peut qu’illuminer les yeux des adeptes d’un football simple, social, où le partage ne repose sur aucun calcul, tout comme le meneur espagnol illuminait le jeu de la Viola. Souvent comparé à Pirlo pour son influence et son rayonnement sur le terrain, Il Sindaco – le maire – comme il était surnommé, a acquis un statut d’idole dans le temple Artemio-Franchi, dans cette ville de Florence qu’il aime d’amour au point de rester y vivre malgré la fin de son histoire avec la Fiorentina. Un statut mérité pour ce fils d’ouvrier qui a toujours estimé comme un privilège le fait d’avoir pu réaliser son rêve de devenir professionnel.
Savoir rêver
Mais d’où a germé cette idée folle qu’un tel joueur puisse revêtir le maillot grisonero du Lebowski? Une belle histoire imaginée en long, en large et en travers par le journaliste Benedetto Ferrara qui assume sa part de responsabilité dans le buzz auquel le club, qui a été noyé d’appels de journalistes, est complètement étranger à cette publication. L’étincelle qui a mis le feu à la plaine a été la publication sur les réseaux sociaux d’un simple photomontage montrant Borja Valero avec le maillot du CS Lebowski, likée par le joueur lui-même. Suffisant pour que l’affaire puisse être prise au sérieux par certains médias, voire même devienne plausible au fil des heures. Ce qui aurait pu en rester à un simple clin d’œil ou un fantasme de fans résonne de plus en plus comme une évidence si jamais il devait rechausser les crampons en amateur. Même si l’US Settignanese – où joue son fils Alvaro – ainsi que l’Aquila Montevarchi, lui feraient aussi les yeux doux.
Mais qui ne le ferait pas pour celui qui a, par le passé, brocardé l’indécence du luxe étalé par certains de ses collègues footballeurs ? Qui n’a pas envie de voir dans son équipe ce petit-fils de Républicain qui s’étonne qu’il puisse encore y avoir des nostalgiques du franquisme sur Terre ? Quel amoureux du foot ne rêve pas que ce n°10, dévoué au collectif, aimante le ballon avec le maillot de son équipe de cœur sur le dos ? Dans un papier publié sur le site InToscana, Benedetto Ferrara s’est toutefois obligé à rappeler qu’à l’heure actuelle ça ne reste qu’un rêve. Le Centro Storico Lebowski s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué humoristique démentant toute tractation avec Il Sindaco. En tous cas, l’impact médiatique pour une simple rumeur de transfert à l’échelle du monde amateur permet de visualiser ce que provoquerait une véritable signature au Lebowski de Borja Valero qui, même retraité, fait encore rêver.
Leave a Reply