C’est “un appel à la mobilisation générale” qui vient du cœur, lancé par des supporters du Sporting Club de Toulon, à la peine et actuel 12e de son groupe de National 2. Un groupe de passionnés et d’amoureux du club fait campagne, avant qu’il ne soit trop tard.
Le 14 janvier, le Sporting recevait Marignane à Bon-Rencontre. Après une nouvelle défaite – la huitième en quinze matchs, et la quatrième à domicile – l’équipe varoise bouclait tristement la phase aller en position de relégable. Plusieurs dizaines de supporters toulonnais ont alors fait irruption dans les vestiaires pour demander des comptes au groupe. Une scène de colère inédite de supporters qui connaissent trop bien leur club pour ne pas s’alarmer de sa lente dégringolade. Le week-end suivant, les Toulonnais sont allés arracher un match nul inespéré sur la pelouse de Fréjus-Saint-Raphaël. Faut-il y voir un signe?
La campagne de l’espoir
Quelques jours plus tôt, des passionnés du Sporting Club de Toulon, se présentant comme “Les derniers supporters du Sporting”, ont lancé une campagne pour sortir le club de l’agonie et le ramener à un niveau plus conforme à son histoire. Illustration de cette anomalie: Toulon est aujourd’hui la seule des 19 plus grandes villes du pays à ne pas avoir d’équipe professionnelle. Derrière le slogan “Toulon mérite un grand Sporting”, l’appel d’un peuple azur et or qui ronge son frein, nostalgique – pour ceux qui ont eu la chance de le vivre – de l’âge d’or du club: dix saisons d’affilée dans l’élite entre 1983 et 1993. Delio Onnis, Victor Ramos, David Ginola, Joseph-Antoine Bell ou encore Jacques Songo’o sont passés par là.
La campagne “Toulon mérite un grand Sporting” apparaît comme une ultime tentative de raviver la flamme d’une Rascasse bien terne. Il faut au moins ça pour des supporters dont les espoirs suscités par le titre de champion de National 2 (2018/19) ont été douchés aussi sec par une saison calamiteuse en National (une seule victoire en 25 matchs). Un énième ascenseur émotionnel qui les voit aujourd’hui embourbé en bas de classement de ce quatrième échelon du football hexagonal. Et pourtant le Sporting Club de Toulon n’est pas à sa place en National 2. C’est ce dont sont convaincus ces supporters pour qui “le Sporting fait partie du patrimoine culturel, historique et sportif ” de la ville.
Il y a 30 ans déjà…
Dépôts de bilan et gestion sportive chaotique ont embourbé le club dans les divisions amateurs, usant certains des supporters les plus fervents, comme les principaux groupes ultras les Irréductibles et les Fedelissimi, respectivement disparus en 2015 et en 2022. Portés par leur amour du Sporting Club de Toulon, ces “derniers supporters” ne tolèrent plus la situation: “30 longues années durant lesquelles les amoureux du ballon rond ont quitté petit à petit les gradins de Mayol puis de Bon Rencontre, ne vibrant que rarement à l’occasion de quelques évènements. 30 longues années durant lesquelles joueurs et dirigeants n’ont pas réussi à redonner au Sporting le lustre qu’il mérite.”
Objectif assumé: ramener le Sporting dans le monde professionnel quitté le soir du 2 juin 1993 au Stade Mayol. Une défaite spectaculaire face à l’AS Monaco (4-5) avec un dernier quart-d’heure de folie qui avait vu les Azurs-et-Or remonter trois buts et revenir 4 buts partout avant de craquer à la 88e minute. L’équipe compte dans ses rangs Luc Borelli, Frédéric Meyrieu, Franck Passi, Thierry Rabat ou encore Philippe Anziani. Toulon dit adieu à l’élite du football hexagonal sur une triste 19e place mais n’aura même pas l’occasion de jouer la remontée, puisque le club sera rétrogradé administrativement en National (3e division) en raison de graves problèmes financiers.
Le Virage Auteuil premier soutien des Toulonnais
Par le passé, le club a su trouver des ressources après plusieurs saisons en DH (6e niveau). Mais, côté tribunes, si le Old Clan et Du Passé Je Suis Amoureux entretiennent l’héritage ultra, l’usure est proche. Le sketch de l’arrivée de Mourad Boudjellal – qui a finalement mis ses billes à Hyères – en juin 2020 n’a pas aidé. Le président Claude Joye est des plus contestés et sa promesse d’amener le club en Ligue 1 d’ici 2025 n’est plus crédible. En attente d’un projet sportif solide, les initiateurs de la campagne appellent les joueurs, les dirigeants et les responsables politiques à mettre toute leur “énergie dans un projet commun qui ne peut plus attendre.”
Le club qui a formé, entre autres, Bafétimbi Gomis, Sébastien Squilacci ou Josuha Guilavogui, est à un tournant. Les prochains mois seront déterminants. Autour de cette campagne, c’est l’avenir du club qui se joue. Alors que certains émettent l’hypothèse d’une fusion avec un club voisin, les “derniers supporters” refusent catégoriquement de voir diluer leur club dans ce type d’aventure. L’histoire du SC Toulon – fondé en 1945 – doit cimenter le futur projet. En attendant, ils ont reçu le soutien du du Virage Auteuil avec qui existe une amitié historique. A l’occasion de la réception de Reims, la tribune parisienne a déployé une banderole azur et or: “Toulon mérite un grand Sporting”.
En plus du Virage Auteuil, les Toulonnais ont également reçu le soutien des ultras d'Alessandria avec qui existe une amitié de longue date#toulonmeriteungrandsporting pic.twitter.com/imZt4QDXM6
— Dialectik Football (@DialectikF) January 31, 2023
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Une campagne qui fait parler du club, c’est déjà bien.
En espérant un projet cohérent sur le long terme avec des gens compétents, déjà conserver nos pépites, quand tu vends Goncalves et Guilavogui (Alioune Fall aussi même si il était âgé) tu peux pas te développer.
Par contre “derniers supporters” je ne suis pas d’accord, il y’a toujours un engouement le Sporting reste le Sporting, avec la montée en national on était plusieurs milliers, alors en Ligue 1, on remplirait Mayol (en tous cas pour quelques matches).
Ce qui manque c’est de l’ambition de remonter au moins jusqu’en Ligue 2 où tu joues contre des équipes historiques avec des supporters en face et pas des réserves, des clubs de quartier et des villages.