Cinq années de football populaire à Orihuela | par Javi Aguilar

© Deportiva Fans | Twitter

Même s’il lui reste encore deux matchs à jouer, le CFP Orihuela Deportiva, une des places fortes du fútbol popular espagnol, est sur le point de boucler sa deuxième saison en 1ª Regional Valenciana avec le maintien à la clé. Javi Aguilar, vice-président du club, a publié une tribune, traduite par nos soins, qui revient sur la courte histoire du club  et évoque le chemin qu’il reste à parcourir.

C’est en 2016 que le CFP Orihuela Deportiva a eu folie de s’organiser autour d’un modèle de gestion coopérative, et de démontrer par là qu’il existe une alternative sérieuse et viable au football traditionnel. Avec l’objectif de grandir sur le plan sportif sans négliger la vie social d’Orihuela et de la Vega Baja. Cinq ans plus tard, nous faisons le point.

Les raisons d’être fiers de ce que nous avons réalisé ne manquent pas. Tout d’abord, il faut mettre en avant que notre modèle d’actionnariat populaire, similaire à celui d’une coopérative, a fait que de nombreuses personnes travaillant bénévolement ont dû se former sur le tas ou apprendre très vite. D’autres ont fait profiter de leur expérience dans les domaines économiques, sportifs ou de la communication pour écrire le scénario qui a permis au club de tenir et de se développer.

Dès le début nous avons œuvré à impliquer les fans dans le travail quotidien du club, ainsi que dans sur le plan des prises de décision bien que cela ait été la chose la plus délicate. Nous étions tellement habitués à être de simples clients du football, sans voix ni vote, que « décider, participer et organiser » étaient des verbes étrangers à la majorité. Et changer cette habitude n’a pas été chose facile. Vous pouvez imaginer qu’en dépit de nos nobles intentions, nous avons bouclé une première année pleine d’erreurs, d’imprécisions et d’apprentissages forcés.

Pour que les socios, les partenaires et la population de la région aient confiance dans le fait qu’Orihuela Deportiva ne soit pas qu’un modèle utopique ou un projet passager, nous nous sommes engagés à être un club sans dettes, démocratique et transparent. Ainsi, depuis le premier jour, nous rendons compte mensuellement de l’état de la trésorerie à tous les socios, afin qu’ils puissent suivre le travail réalisé par chaque commission. Toutes les dépenses importantes sont soumises à l’Assemblée et ce sont les socios qui choisissent le design des équipements et qui fixent les horaires des rencontres et des évènements que nous devons préparer à notre siège social, ce qui une des grandes réussites du club.

Au cours de ces cinq années, nous nous sommes rapprochés des associations locales qui ont eu besoin de nous ou à qui nous avons pu servir de porte-voix. Adis Vega Baja, Vega Baja Acoge, Cruz Roja, Atrévete ou encore la Fondation Culturelle Miguel Hernández, sont quelques-unes des nombreuses entités avec lesquelles nous avons organisé des campagnes, des événements ou des collectes alimentaires. Être partie prenante de la vie de la communauté est quelque chose que les autres clubs de la Vega Baja avaient abandonné, sauf pour des événements très spécifiques. Être un club qui a une activité au-delà du football est la meilleure source de motivation pour rester intégré à la vie locale. Comme par exemple cette année, avec des associations écologistes qui ont participé à la conception d’un maillot fabriqué en matière recyclée, en soutien à la lutte menée par le collectif pour la défense des droits des personnes LGBTI.

La transparence, le sérieux dans la gestion des finances ou le lien avec les associations qui nous entourent, tout cela est bien beau mais ça ne servirait à rien si il n’y avait pas de socios pour le porter, pas de résultats sportifs satisfaisants et pas de supporters pour pouvoir en profiter. En dépit de la pandémie, les supporters du Deportiva ont continué à être là et nous avons atteint notre plus grand nombre d’adhérents. Un exemple d’amour et de fidélité aux couleurs qui donne un sens à tout le travail que nous accomplissons. Mais malgré toutes ces bonnes nouvelles, il reste des points sur lesquels nous devons encore nous améliorer.

L’un des défis pour l’avenir repose sur une meilleure fluidité dans les relations avec nos institutions. La coopération est indispensable, pour que notre équipe première autant que pour notre cantera naissante continuent d’offrir un service aux sportifs et aux professionnels de chez nous, et de divertir les centaines d’aficionados du club.

Le moment le plus beau de notre courte histoire, quand nous avons obtenu la montée en division supérieure, nous avions du le jouer hors d’Orihuela. Seul le stade municipal de Los Arcos aurait pu accueillir, avec toutes les mesures de sécurité requises, les plus de 800 personnes venues à Cox assister au match.

Nous devons travailler ensemble pour protéger les projets d’entrepreneuriat comme celui du Deportiva qui génère une activité économique, sportive et sociale, en promenant avec fierté le nom de la ville d’Orihuela, autant sur le terrain qu’en dehors où nous comptons parmi les principaux représentants du courant du fútbol popular en Espagne.

OPINIÓN | Cinco años de fútbol popular en Orihuela

 

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