Fumigènes: bilan chiffré de la répression à mi-saison en L1/L2

Montpellier-Nîmes, 30 septembre 2018. (© Pascal Guyot / AFP)

Dans une récente interview donnée sur le site SoFoot.com, la présidente de la LFP Nathalie Boy de la Tour a déclaré que si les supporters étaient “indispensables”, la Ligue “ne pourra pas transiger sur la violence et la sécurité”. Ce qu’elle démontre lors de chaque commission de discipline, essentiellement sur la question des fumigènes.

La trêve hivernale est l’occasion de faire un premier bilan à mi-saison de la répression des clubs dont les supporters ont eu recours aux fumigènes ou autres engins pyroyechniques. La Ligue de Football Professionnel (LFP) semble en faire son principal cheval de bataille. Elle avait annoncé lors de son assemblée générale de juin 2018 vouloir “éradiquer le problème des fumigènes” sur un ton de tolérance zéro. Un écho à la menace de Noël Le Graët, président de la FFF, de s’en occuper si la LFP ne le faisait pas. Didier Quillot, directeur général de la LFP, a promis en retour “une application plus stricte des barêmes disciplinaires pour les fumigènes”.

Le classement “Pyro” de la saison 2018/2019 des clubs de L1 et L2 confondus. ©Nielsen_L

Chose promise, chose due. Le compte Twitter de l’Observatoire de la Répression des Tribunes Françaises (ORTF) a recensé les principaux clubs touchés par les sanctions, principalement financières, de la commission de discipline de la LFP. Ainsi les clubs qui ont eu à payer le plus d’amendes depuis le début de la saison sont: les Girondins de Bordeaux (88 000 €), l’AS Saint-Etienne (58 000 €), l’Olympique de Marseille (52 000 €), l’OGC Nice (47 500 €), l’AS Nancy (40 000 €), le Stade Rennais (40 000 €), le PSG (39 000 €), le Valenciennes FC (31 000 €), le RC Strasbourg (28 000 €) etc.

Au total 68 amendes ont été distribuées à 26 clubs professionnels, dont neuf de L2, soit 568 500 € en tout. La répression est une opération lucrative comme une autre. Fumigènes, pétards, feux de bengales et autres ont été utilisés à plus de 760 reprises dans les stades de L1 et de L2, soit sensiblement autant que la saison dernière à la mi-saison. Comme quoi le chantage à la répression des Quillot, Boy de la Tour et consorts ne se concrétise pas dans les faits par un recul dans l’utilisation de ces engins qui font partie de l’attirail des ultras pour animer les tribunes.

L’ORTF fait aussi le point sur les sanctions de fermeture de tribunes, touchant essentiellement les virages ainsi que les interdictions de parcage visiteurs. Le virage sud bas du stade Vélodrome de Marseille a déjà été suspendu trois matchs, quant au stade de la Mosson à Montpellier, la tribune basse Etang de Thau a été fermée à deux reprises et la tribune haute Petite Camargue à une reprise.

Ce bilan n’est qu’un bilan partiel de la répression plus globale qui touche les supporters. Il faut savoir que le fait de craquer un fumigène dans un stade est un délit que la justice peut punir de trois ans d’emprisonnement, 15 000 € d’amendes et cinq ans d’interdiction de stade avec obligation de pointage au moment des matchs. Si les interdictions préfectorales de déplacements se sont largement banalisées, les sanctions individuelles comme les interdictions de stade prononcées par la justice (IDS) ou par les préfets (IAS) tombent aussi fréquemment. Sans parler des sanctions directement prises par les clubs à l’encontre de leurs supporters comme les y encourage la loi Larrivé de 2016.

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