Anniversaires du Spartak Lecce et de la Popolare Trebesto

Du nord au sud de l’Italie, les clubs d’actionnariat populaire sont en plein essor depuis les années 2010. Ce week-end, le Spartak Lecce fêtent ses 10 ans et la Popolare Trebesto ses 5 ans. L’occasion de leur souhaiter une longue vie.

«Ma che bello è. 5 anni insieme». Le petit club de Lucca en Toscane n’est pas peu fier du chemin parcouru ces cinq dernières années. C’est d’abord sous le nom de “Calcistica Popolare Trebesto” que le club a vu le jour après un processus assembléiste commencé le 16 décembre 2017. Ce projet est né du désir collectif «de faire du sport d’une manière différente dans la région de Lucca, un sport venant d’en bas caractérisé par une structure de gestion horizontale et sans propriétaire unique», rappelle le club sur sa page Facebook.

Depuis, le retrait de la mention footballistique traduit les objectifs omnisports du club jaune et noir qui dispose désormais d’une équipe de volley en plus de ses équipes de football masculine et féminine. «D’autres activités telles que des cours de boxe, de hip-hop et de yoga ont vu le jour spontanément». La Popolare Trebesto s’est pleinement insérée dans le maillage de clubs alternatifs qui se revendiquent du calcio popolare et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Ce ne sont que les 5 premières années d’un long voyage», écrit le club dont l’équipe fanion évolue au plus bas niveau, la Terza Categoria.

A 900 kilomètres de là, dans les Pouilles, le Spartak Lecce a soufflé lui ses dix bougies, déjà. Club amateur, social et outil de résistance au football moderne, au capitalisme et aux discriminations, le Spartak Lecce a étendu son influence au long de ces dix années. Une aventure commencée en 2013 dans le sillage de l’expérience des tournois “Calcio Senza Confini”. Le club affirme d’emblée son antifascisme radical et ses penchants libertaires. Son maillot vert et blanc arbore dans un premier temps la mention “No TAP”, en soutien à la lutte menée localement contre ce qui était encore le méga-projet de gazoduc “Trans-Adriatic Pipeline” reliant l’Azerbaidjan à l’Italie, affectant une partie du territoire.

«En 10 ans, nous avons parcouru un long chemin, nous avons abattu des murs.»

A présent le maillot du Spartak Lecce, édité par Rage Sport, est frappé du slogan “Fight Racism” et, après un passage dans les compétitions fédérales dirigées par la FIGC, le club est revenu jouer dans le championnat local UISP (Union Italienne de Sport Pour tous). « Un choix douloureux mais forcé, car on n’avait plus la force humaine et matérielle de rester au sein de la FIGC, une fédération qui demande tant en termes économiques et donne peu en retour en termes sportifs», expliquait à ce moment-là le club sur sa page Facebook.

Une des fiertés des membres du Spartak Lecce est son école de foot gratuite permettant à des gamins de familles défavorisées de la ville d’accéder à une pratique sportive. «En 10 ans nous avons parcouru un long chemin, nous avons abattu des murs», racontent des membres du club sur les réseaux sociaux assurant leur détermination à vouloir continuer à «mener des combats à travers le football». Le Spartak Lecce et la Popolare Trebesto illustrent l’étendue, la structuration et le sérieux du calcio popolare. Mais aussi son avenir radieux.

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