La FIFPro soulagée pour les athlètes afghanes évacuées vers l’Australie, mais inquiète pour celles encore bloquées

©Haley Carter/Twitter

Ce sont 77 athlètes afghanes, dont des membres et des responsables de l’équipe nationale féminine de football, qui ont pu quitter l’aéroport de Kaboul à bord d’un avion à destination de l’Australie. La FIFPro s’en félicite, mais il reste encore de nombreuses athlètes féminines en danger dans le pays.

Cela faisait dix jours, raconte le Guardian, que la FIFPro travaillait d’arrache-pied, épaulées par une équipe d’avocats spécialisés dans les Droits de l’Homme, pour pouvoir trouver des solutions et inscrire les joueuses sur les listes d’évacuation. L’Australie est vite apparue comme le pays qui pourrait le plus rapidement débloquer la situation, en délivrant les visas pour tous les athlètes, mais aussi des membres de leur famille. Dans un communiqué, la FIFPro a aussi témoigné sa reconnaissance au gouvernement australien. “Ces jeunes femmes, en tant qu’athlètes et militantes, se sont trouvées en situation de danger et, au nom de leurs pairs du monde entier, nous remercions la communauté internationale de leur être venue en aide.”

Le syndicat a aussi tenu à rendre hommage aux anciennes coachs de l’équipe, Kelly Lindsey et Haley Carter, ainsi qu’à la fondatrice et ancienne capitaine de l’équipe, Khalida Popal, qui n’ont pas ménagé leurs efforts dans cette opération, soulignant leur “travail inlassable, 24 heures sur 24” pour avoir permis à toutes ces sportives de quitter l’Afghanistan en toute sécurité. Elles ont pu compter sur l’appui précieux de sportifs australiens: l’ancien milieu de terrain international australien, Craig Foster, l’ancienne nageuse olympique Nikki Dryden. Et sur celui de la directrice de l’ONG Human Rights 4 All, Alison Battisson.

“De tout cœur avec tous les autres qui restent bloqués en Afghanistan”

Khalida Popal, véritable figure du football féminin en Afghanistan, est aussi revenue sur le stress de ces derniers jours et sur le chemin qu’il reste à parcourir. “Aujourd’hui nous avons remporté une victoire importante. Les footballeuses ont été courageuses et fortes dans un moment de crise et nous espérons qu’elles auront une vie meilleure en dehors de l’Afghanistan. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Le football féminin est une famille et nous devons nous assurer que tout le monde est en sécurité.”

Une sécurité clairement menacée, tant le football est symbole d’émancipation des femmes en Afghanistan, comme Khalida Popal le racontait dans une récente interview publiée sur So Foot. L’équipe nationale féminine est “un mouvement qui milite pour les droits des femmes et s’oppose frontalement aux talibans. Nous les avons d’ailleurs ouvertement désignés comme des ennemis, eux qui interdisaient aux femmes toutes activités, dont la pratique sportive, lorsqu’ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001. En plus, ils voient dans le foot un marqueur occidental. C’est pourquoi ils nous ont toujours menacées et qu’ils risquent de tuer des joueuses parce que ce sont des personnalités publiques.” C’est pour ça d’ailleurs que le compte Twitter de l’équipe nationale a été effacée afin d’éviter toute identification des joueuses encore au pays par les talibans.

Alors que les ponts aériens pour évacuer les Afghans risquent fortement d’être fermés au départ des forces armées américaines le 31 août prochain, la FIFPro manifeste son inquiétude pour les nombreux athlètes toujours en danger en Afghanistan. “Tous les efforts doivent être faits pour leur offrir un soutien.” Des propos complétés par les mots de son secrétaire général Jonas Baer-Hoffmann, “Nous sommes soulagés que ce groupe de footballeuses et d’athlètes ait pu quitter l’Afghanistan aujourd’hui. Ce fut un processus incroyablement complexe pour toutes les personnes impliquées afin d’assurer leur évacuation. Nous sommes de tout cœur avec tous les autres qui restent bloqués dans le pays contre leur gré.”

 

 

 

 

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