Prague Raptors, la petite bête qui monte

Quelle saison! Avec la montée de l’équipe masculine en 6e division et celle de l’équipe féminine en 3e division, le Raptors Prague FC a rempli ses objectifs. Le club créé en 2017 sait exactement où il va et on peut parier que sa croissance est loin d’être terminée.

Présente à Rimini le week-end du 11 juin pour y disputer la finale du FENIX Trophy face au FC United of Manchester, l’équipe masculine du Prague Raptors FC avait encore un match à jouer en championnat une semaine plus tard. Un match capital pour valider la montée. Et même s’il s’agissait de la lanterne rouge du SK Čechie Smíchov, il ne fallait pas louper la marche. Sous un soleil de plomb et une température de 35°C, les Raptors ont assuré. Une victoire 2-0, grâce à des buts de ses deux meilleurs buteurs cette saison, Jan Chvojan et Prince Owusu.

Cette montée, la troisième en quatre saisons, couronne une saison parfaitement gérée avec, cerise sur le gâteau, la participation au FENIX Trophy d’où l’équipe est repartie certes avec la médaille d’argent, mais surtout avec de nouvelles amitiés comme celle nouée avec le HFC Falke d’Hambourg. “Globalement, je pense que nous pouvons être fiers de notre club et de la manière dont nous avons représenté le football amateur tchèque. Les supporters, les joueurs et le staff adverses nous ont réservé un accueil exceptionnel. Je pense que ça a été une expérience incroyable pour tout le monde au sein de notre club.” a confié le président Daz Moss – dirigeant d’une société de marketing numérique – au média Fotbal Praha.

Le Prague Raptors FC en redemande

Il reconnaît aussi que les joueurs ont appris à apprécier ce calendrier un peu plus rempli, même si ça a eu un impact sur les organismes. “Nous avons eu quelques blessures sérieuses lors de nos matchs du FENIX Trophy, notamment Josh Harris-James qui a dû être hospitalisé à Hambourg et a manqué quelques mois. Le fait que nous disposions d’une équipe de réserve de qualité nous a également aidés.” Emballé, le Prague Raptors FC a déjà confirmé sa participation à la prochaine édition et son envie de créer toujours plus de liens avec des clubs amateurs du continent qui partagent les mêmes valeurs.

Depuis sa création il y a environ cinq ans, le club alternatif de la capitale tchèque se distingue par son engagement social, caritatif et éducatif autant que par les festivals offensifs de ses équipes. Les trois équipes séniors du Prague Raptors FC affichent en effet des statistiques impressionnantes. Chez les garçons, l’équipe B a réalisé, elle aussi, une saison flamboyante avec 116 buts marqués en 20 matchs et une montée en 8e division à la clé! Les filles ont tourné à une moyenne de 6 buts par match! Au final, avec leur 89 buts en 30 matchs (quasiment 3 buts par match) l’équipe fanion ferait presque tache. D’un point de vue plus terre à terre, ces statistiques confirment que le niveau réel des équipes du Raptors est bien supérieur aux divisions dans lesquelles elles ont évolué cette saison.

Les filles quasi invincibles

Avant son 1/4 de finale de Coupe féminine perdu face au Viktoria Plzeň en février dernier – l’unique défaite de la saison pour les filles Raptors – les coachs Luis Pereira et Peter Williams ne s’en étaient pas cachés. “Notre objectif est clair: nous voulons accéder à des compétitions plus élevées. C’est ce que nous essayons de faire depuis le tout début du club. Dans les saisons passées nous étions en haut du classement, à la lutte pour la promotion, mais malheureusement nous avons perdu deux saisons à cause du Covid. Cette saison, nous sommes à nouveau en tête de notre groupe de 4e division et notre objectif est de monter en 3e division.”

Les filles, qui avaient sorti le FK Příbram (3e division) et le Slovan Liberec (1ère division) pour arriver en 1/4 de finale de la coupe, ont surtout survolé leur championnat. Leader de leur poule de 4e division, elles l’ont bouclée avec 17 victoires et 1 match nul, 114 buts marqués et 7 encaissés. Pour valider la montée en 3e division, il restait à remporter sa finale aller-retour de play-off face au SK Dynamo České Budějovice qui avait aussi marché sur son groupe (21 victoires en 21 matchs, 158 buts pour et seulement 4 contre). Un adversaire peut-être un peu plus à leur taille. Mais, sérieuses et appliquées, les joueuses du Raptors ne leur ont laissé aucune chance (2-0 à l’aller et 4-0 au retour). On a hâte de les voir évoluer à l’échelon supérieur où elles retrouveront notamment l’équipe féminine des Bohemians pour un derby de “l’autre football” qui vaudra le détour.

Se renforcer pour continuer à progresser

Il y a quelques mois, sur Radio Prague International, la joueuse française Aurélie Jackson expliquait ce qui, selon elle, faisait la force de l’équipe féminine. “On s’entraine deux fois par semaine. En tant qu’équipe on a énormément progressé, on a des nouvelles joueuses vraiment talentueuses, que ce soit internationales mais aussi tchèques. […] Ce qui nous rapproche, c’est qu’on vient pour la plupart d’un autre pays donc on vit toutes les mêmes difficultés, on a les mêmes préoccupations. Cela nous rend plus fortes d’être un groupe avec des personnes et des personnalités variées, venant de différents pays.” Un caractère inclusif, multi-culturel et antiraciste revendiqué par le club où cohabite une quarantaine de nationalités. Un point fort qui peut parfois avoir un impact sur le turn-over au sein de l’effectif, même si les choses devraient se stabiliser à mesure que le club gravit les échelons.

Pour répondre au mieux aux exigences de la saison prochaine, le Prague Raptors FC s’est déjà mis en quête de joueurs et des joueuses via un appel lancé directement sur son site. Chez les filles, Claudia Espinosa – arrière espagnole – et Niky Švimberská – milieu de terrain tchèque – ont déjà signé en cours de saison. Même chose côté garçon avec l’arrivée au printemps dernier d’Ismael Ouedraogo, expérimenté milieu burkinabé passé par le Dukla Prague, et de Michael Uzih (surnommé “The Wall” ou “The Cat”) qui s’est rapidement imposé dans les buts de l’équipe première. Avec 9 clean sheets en 11 matchs, le gardien nigérian de 24 ans – arrivé d’Ukraine au mois d’avril – a déjà marqué les esprits et ne devrait pas tarder à attirer l’attention d’écuries un peu plus huppées.

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