L’avenir de l’Unionistas de Salamanca menacé?

L'Estadio Reina Sofía lors d'un match opposant l'Unionistas au Racing de Ferrol en 2021 (©Manu Laya)

Le club d’actionnariat populaire de Castille-et-León vient de communiquer la suspension de toute préparation en vue de la saison prochaine. La cause: un conflit avec la mairie de Salamanca pour la mise aux normes de l’Estadio Reina Sofia. 

Les messages venus de Salamanca sont pour le moins inquiétants et la survie de l’Unionistas de Salamanca, la locomotive des clubs gérés par leurs supporters en Espagne, serait directement menacée. Le stade qu’occupe le club ne répond pas aux normes exigées par la Fédération espagnole (RFEF) pour pouvoir évoluer dans son championnat de Primera RFEF, la 3e division nationale. Bénéficiant d’un moratoire cette saison, les stades dans lesquels évoluent les équipes de Primera RFEF devront effectivement se conformer à plusieurs impératifs dès la saison prochaine: une capacité minimale de 4000 places, un éclairage de 600 lux en vue des retransmissions télévisées et une pelouse naturelle.

Blocage de la municipalité

Le stade Reina Sofia, propriété municipale, est équipé d’une pelouse synthétique qui doit donc être rapidement remplacée pour être homologué par les instances. Mais la mairie, de façon difficilement compréhensible, traîne des pieds. Un point de blocage qui met en péril la survie du club populaire, créé en 2013 par les socios de la défunte UD Salamanca. Unionistas est un club économiquement sain, et sportivement épatant. Le club charro a en effet atteint le 3e échelon du football espagnol en neuf saisons et a déjà réalisé un exercice remarquable (il est encore en course pour les playoffs à deux journées de la fin) pour sa première à ce niveau.

L’Unionistas est toujours en course pour participer aux playoffs d’accession. Mais à quoi bon si le club ne peut pas s’engager en championnat la saison prochaine?

L’Unionistas de Salamanca occupe le Reina Sofia depuis septembre 2021 et le partage avec le Real Salamanca Monterrey CF, un club historique qui évolue en 1ª División Regional (6e niveau). Alors qu’il a pourtant proposé de prendre en charge le coût du changement de pelouse (soit un investissement de 300 000 euros), l’Unionistas se trouve dans une véritable impasse. Ce qui l’a conduit à annoncer suspendre la planification sportive de la saison à venir pour l’équipe première comme pour le reste du club. La municipalité a évoqué la solution alternative d’un retour à Las Pistas, l’annexe de l’Estadio Helmántico (où évolue le Salamanca CF UDS). Mais cette possibilité demanderait des travaux de mise aux normes encore plus conséquents.

Aujourd’hui, fort de ses 3161 socios, l’Unionistas de Salamanca est le club-phare de la ville. Et la simple idée que son élan soit stoppé ou, pire, qu’il disparaisse émeut largement. Car aussi improbable que ça puisse paraître c’est bien la survie du club qui est menacée. “Nous exigerons une solution pour que le problème ne conduise pas à la disparition du club; dans notre ville, de nombreux projets sportifs sont soutenus et l’Unionistas en a besoin en ce moment“, a déclaré Virginia Carrera, conseillère municipale de la mairie de Salamanque pour Izquierda Unida, un parti de gauche.

Front uni pour “sauver” Unionistas

Le monde du fútbol popular a aussi manifesté sa solidarité, particulièrement du côté du Xerez Deportivo FC, récemment maintenu en Segunda RFEF. Les ultras du Kolectivo Sur 91, le média Xerezmania et le capitaine xereciste Antonio Bello ont joint leur voix à celle du club. “Beaucoup de force à tous les membres de l’Unionistas CF, nous allons y arriver. Le football populaire est un pilier fondamental de l’avenir, une rupture avec le football business où les sentiments des supporters sont sans valeur face aux intérêts économiques, et un retour aux valeurs originelles du sport” a notamment posté sur Twitter le Kolectivo Sur.

D’anciens joueurs d’Unionistas ont aussi pris position, s’exprimant auprès du média Salamanca 24 Horas. Diego García, ancien milieu de terrain des Charros entre 2015 et 2017, est incrédule. “Nous avons déjà vécu la disparition de notre Unión adorée en 2013 et il me semblerait très injuste que la même chose arrive à l’Unionistas, un club qui rend hommage à l’Unión et qui porte une idée merveilleuse, qui va très loin; un club transparent et surtout, sain, avec 0 euro de dette. Je ne comprends pas bien la position du Conseil municipal.” A l’heure actuelle, personne ne la comprend trop.

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*